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HERE IS NO END OF NEWS ABOUT A  "BOZO" AS WE WOULD CALL HIM IN NEW YORK CANCELLING  THE PRODUCTION OF  THE GREATEST PLAY OF  THE FIFTY YEARS, NO ONE, BUT NO ONE, SIN EMBARGO, DISCUSSES  THE PLAY, OF COURSE.

La censura subita da Peter Handke puo essere un' occasione per riflettere sui meccanismi socio-conoscitivi del pensiero unico, oggi dominante.

Partiamo da cio che ha dichiarato il =censore=, Marcel Bozonnet, amministratore della Comedie Francais: =Quando ho letto che era andato al funerale di Milosevic e letto cosa aveva detto, sono rimasto secco: Peter Handke non sa dov'e il mondo, dove la verita, non crede alle testimonianze, e questo che ha detto sulla tomba di Milosevic (...). Andare al funerale e stato un gesto molto forte. Stupefacente. Rispetto il principio della separazione dell'uomo e dell'opera. Ma in questo caso non posso=.
(il Manifesto 5-5-2006,
www.ilmanifesto.it ).

Il che significa che l'opera di Handke, Voyage au pays sonore ou l'art de la question prevista per il gennaio del 2007, non verra piu rappresentata.
Nel discorso di Bozonnet possono essere distinti tre livelli: il livello argomentativo; il livello ideologico; il livello meta-ideologico.

Sul piano argomentativo, dire che le opere di Handke vanno espunte dal cartellone della Comedie Francais, solo perche lo scrittore si e recato al funerale di Milosevic, significa usare l' argumentum ad hominem : non si discute il contenuto di verita di quel che si dice, ma lo si invalida a priori: nel caso di Handke, sulla base delle sue cattive =frequentazioni=. Chiunque vada al funerale di Milosevic, non puo essere che una =cattiva persona=. E le =cattive persone= sono di =cattivo= esempio per tutti gli altri. Di qui la necessita della censura.

Sul piano ideologico (prescindendo da quel che Handke abbia dichiarato o meno al funerale di Milosevic), asserire che lo scrittore austriaco non sappia dove sia di casa la verita, implica due conseguenze, sulle quali riflettere: che i personaggi come Bozonnet, e il sistema politico-economico-ideologico che li spalleggia, si ritengono gli unici detentori della verita. E che nel caso di Milosevic, l'unica indiscutibile verita, quella che =libera=, sia quella imposta dai vincitori.
Sul piano meta-ideologico, e pressoche scontato, che le due precedenti affermazioni di Bozonnet, conducano poi, come infatti accade, alla sua conclusione, che nel caso di Handke, non sia possibile =rispettare il principio della separazione dell'uomo e dell'opera=. Il che e di una assoluta gravita, perche impone come corollario non solo il silenzio sull'uomo e cittadino Handke, ma anche sulla sua opera. Bozonnet, da perfetto giudice =unico= che rappresenta la societa del =pensiero unico= emette una condanna a(lla) morte civile (come cittadino) e pubblica (come scrittore) di Peter Handke.

Così funziona il pensiero unico. I tre livelli conoscitivi, e i conseguenti processi sociali, soprattutto sul piano della reiterazione mediatica, che li caratterizzano, possono essere estesi all'indagine di fenomeni politici e culturali simili. Possono cambiare i contenuti, ma non la forma argomentativa, ideologica e meta-ideologica.
E non sara facile liberarsene.


Carlo Gambescia
Fonte: http://carlogambesciametapolitics.blogspot.com/

Polemique Le ministre de la Culture recoit dimanche l'ecrivain et son metteur en scene Bruno Bayen. Au Francais, l'administrateur s'expliqu

BEAUCOUP d'emotion hier a la Comedie-Francaise. Officiellement, Marcel Bozonnet, son administrateur general, evoquait la saison prochaine, mais la presse attendait surtout ses propos concernant la deprogrammation de la piece de Peter Handke (nos editions d'hier). D'entree, il a affronte l'evenement, tres emu, indigne. =J'ai repasse le film de ces dernieres annees, de 1990 a nos jours. J'ai replonge dans l'horreur, dans ce nettoyage ethnique. J'ai ete scandalise par ce que Peter Handke disait, remettant en cause le travail des historiens, des correspondants de guerre. Peter Handke bafoue tout le monde. Je respecte la presse, ses specialistes dramatiques, mais je respecte egalement les correspondants de guerre. Ce qu'ils ont rapporte merite d'etre analyse et non pas nie comme le fait Handke.=

Ne connaissait-il pas l'opinion d'Handke ? =Bien sûr mais quand Bruno Bayen m'a propose la piece, Handke ne s'etait pas encore rendu coupable d'un acte decisif. Assister aux obseques de Milosevic et tenir les propos du genre : =Le pretendu monde sait tout sur Milosevic. Le pretendu monde connaît la verite. C'est pourquoi le pretendu monde est aujourd'hui absent. Le pretendu monde n'est pas le monde. Je sais que je ne sais rien. Mais je regarde. J'ecoute... Je me souviens. Je questionne. C'est pourquoi je suis ici present, pres de la Yougoslavie, pres de la Serbie, pres de Slobodan Milosevic.= Cela m'a indigne. C'est une prise de position personnelle, que j'ai prise en conscience.= Lui, censeur ? La encore, il se revolte : =Je ne suis pas un prefet. Je n'interdis pas qu'on mette en scene Peter Handke, mais je refuse d'inviter a la Comedie-Francaise un homme qui ne respecte pas les valeurs essentielles. C'est un probleme ethique.= Pour finir, il a admis : =J'ai commis une erreur, c'est de programmer cette piece.= Bruno Bayen refusant de mettre en chantier un spectacle de remplacement, c'est Marcel Bozonnet qui mettra en scene Orgie de Pasolini, en janvier, au Vieux Colombier.

Demande d'explications

De son cote, bien embarrasse, le ministre de la Culture a estime dans une lettre a l'administrateur qu'=il aurait pu etre utile de faire entendre= les questions posees par la piece de Peter Handke. =Si je comprends et je respecte votre position de citoyen, ajoute-t-il, je ne peux que prendre acte de votre decision qui engage non seulement la Comedie-Francaise mais aussi Bruno Bayen ainsi que les comediens prevus pour jouer ce spectacle.= Et de conclure : =Je suis pret a parler de cela avec vous. C'est une question importante.= Renaud Donnedieu de Vabres recevra dimanche Peter Handke et

http://www.liberation.fr/page.php?Article=379494

http://www.liberation.fr/page.php?Article=379605

Polemique

Handke ecarte pour cause d'enterrement

Suite a sa presence aux obseques de Milosevic, la Comedie-Francaise ne jouera pas une de ses pieces. Des intellectuels denoncent une censure.

par Rene SOLIS
QUOTIDIEN : jeudi 04 mai 2006

Marcel Bozonnet ne s'attendait sûrement pas a un tel retour de baton. L'administrateur general de la Comedie-Francaise devrait confirmer lors de la conference de presse de presentation de la saison 2006-2007, ce matin a 11 heures, la deprogrammation de Voyage au pays sonore ou l'art de la question, la piece de Peter Handke qui devait etre presentee du 17 janvier au 24 fevrier 2007 au theatre du Vieux-Colombier, dans une mise en scene de Bruno Bayen. Ce n'est pas le contenu de la piece qui a motive son geste : ecrite en 1989, elle est largement anterieure a la guerre de l'ex-Yougoslavie, qui a mene l'ecrivain a prendre des positions proserbes de plus en plus controversees (lire page suivante). Bozonnet explique avoir pris sa decision a la lecture du Nouvel Observateur du 6 avril, faisant etat de la presence de Handke le 18 mars a Pozarevac aux obseques de Slobodan Milosevic. Une information qui selon ses termes l'a fait =grimper au rideau= (Liberation du 29 avril). Considerant le geste de Handke, qui avait pris brievement la parole en serbe, comme un =outrage aux victimes= (allusion a la piece de Handke intitulee Outrage au public), il a pris, seul, comme les statuts de la Comedie-Francaise le lui autorisent, la decision de retirer l'auteur autrichien de l'affiche. Et de =l'assumer sans detours=. =Aller a l'enterrement etait un geste tres fort. Stupefiant. Je respecte le principe de separation de l'homme et de l'oeuvre. Mais la, je ne peux pas.=

=Temoin=. Dans un court texte publie le 27 mars dans l'hebdomadaire allemand Focus, Handke revient sur sa presence a Pozarevac. Il dit s'y etre rendu =a l'invitation de la famille=. Il explique avoir ete = pousse a effectuer le voyage= par =les reactions unanimement hostiles des medias occidentaux= et par le =langage= utilise a l'egard du defunt. =Non, Slobodan Milosevic n'etait pas un =dictateur= [...] Non, Slobodan Milosevic ne peut etre qualifie de =bourreau de Belgrade= [...] Le motif principal de mon voyage, c'etait d'etre temoin. Temoin ni dans le sens de l'accusation ni dans celui de la defense.=

Depuis la deprogrammation, connue le 28 avril, la polemique enfle. C'est d'abord Bruno Bayen qui =deplore cette decision=. C'est ensuite Elfriede Jelinek, prix Nobel de litterature et compatriote de Handke, qui se declare =horrifiee= par la =censure= de la Comedie-Francaise (Liberation d'hier) et qui signe une petition de protestation avec notamment les ecrivains Pierre Michon, Patrick Modiano, Paul Nizon, le metteur en scene Luc Bondy, le cineaste Emir Kusturica. Ils denoncent, a la suite de l'ecrivain Anne Weber, auteure du texte, les =phrases mensongeres= contenues dans l'article du Nouvel Observateur. Et s'elevent contre =une forme de censure exercee par les bien-pensants=, deplorent =une mise au ban systematique exercee depuis [que Peter Handke] a commence a denoncer la diabolisation des Serbes et a poser des questions sur la guerre civile yougoslave=.

Provocation Cette facon de placer Handke qui, hormis le texte pour Focus, ne souhaite pas s'exprimer dans les medias en position de victime n'est pas sans paradoxes. Sa participation aux obseques de Milosevic pouvait legitimement etre vecue comme une provocation par ceux qui avaient manifeste apres le massacre de Srebrenica en juillet 1995. A l'epoque, cinq personnalites du monde du theatre francais avaient fait la greve de la faim a la Cartoucherie pour denoncer la =passivite= de l'Europe face a la politique de purification ethnique menee par le gouvernement de Milosevic. Il est d'autre part excessif de faire de Handke un paria. Ses pieces continuent a etre jouees dans toute l'Europe, ses livres sont normalement publies en France (par Gallimard) et font regulierement l'objet de comptes rendus favorables, y compris dans Liberation.

L'ecrivaine autrichienne Elfriede Jelinek, prix Nobel de Litterature 2004, se declare samedi =horrifiee= par la decision de la Comedie Francaise de deprogrammer une piece de son compatriote Peter Handke, parce que ce dernier a assiste aux obseques de l'ex-president yougoslave Slobodan Milosevic en Serbie.

=Je suis horrifiee que la Comedie Francaise fonctionne aujourd'hui comme une autorite de censure et retire de son programme une piece de Peter Handke=, ecrit Mme Jelinek dans un communique traduit en francais par le traducteur de ses oeuvres, Olivier Le Ray.

=En ne representant pas sa piece, la Comedie Francaise, au passe si riche, s'inscrit dans la pire tradition de ces institutions culturelles qui, au temps des dictatures, mettent au rancart les artistes genants et les condamnent au silence=, poursuit-elle.

=Quiconque empeche un artiste d'exercer son metier commet un crime non seulement contre ce poete mais contre le public tout entier. Un comportement de ce genre est le moins approprie qui soit pour rendre justice aux victimes du regime de Milosevic=, estime-t-elle.

Le Vieux-Colombier, une des trois salles de la Comedie Francaise, devait creer en 2007 la piece =Voyage au pays sonore ou l'art de la question=.

Selon le quotidien Le Monde, qui a revele l'affaire vendredi, l'administrateur general Marcel Bozonnet aurait decide de l'annuler apres avoir appris dans la presse la presence en Serbie, le 18 mars a l'enterrement de Milosevic, de l'auteur Peter handke.

© AFP.

Administrateur de la Comedie-Francaise, Marcel Bozonnet doit confirmer jeudi 4 mai, lors de la conference de presse de presentation de la saison 2006-2007, sa decision de deprogrammer la piece de Peter Handke Voyage au pays sonore ou l'Art de la question, qui devait etre mise en scene en janvier-fevrier 2007 au Vieux-Colombier par Bruno Bayen, par ailleurs traducteur de la piece (voir Liberation de vendredi 28 avril).

=Geste tres fort=. Cette decision intervient suite a la publication dans le Nouvel Observateur du 6 avril d'un echo faisant etat de la presence de l'ecrivain autrichien, le 18 mars, a Pozarevac, en Serbie, aux obseques de Milosevic. =Je suis heureux, avait declare Handke, d'etre pres de Slobodan Milosevic, qui a defendu son peuple= avant de reaffirmer que les Serbes etaient =les vraies victimes de la guerre=. L'ecrivain conteste certaines des informations relayees par l'hebdomadaire. Il dement en particulier avoir brandi le drapeau serbe et depose une rose rouge sur le cercueil de l'ex-president serbe.

Pour Marcel Bozonnet, cela ne change pas grand-chose quant au fond. =Aller a l'enterrement etait un geste tres fort. J'etais stupefait. J'ai lu ensuite la traduction de ses declarations publiees par l'hebdomadaire allemand Focus, qui sont edifiantes. ca plus tout le reste, que je n'avais pas lu avant : il y a de quoi grimper au rideau.= L'administrateur de la Comedie-Francaise a donc pris seul, comme il en a statutairement le droit s'agissant d'une piece programmee non pas salle Richelieu mais au Vieux-Colombier, la decision d'annuler le spectacle. Mais il a auparavant reuni son comite d'administration. =Tout le monde n'etait pas de mon avis, au nom du principe de separation entre l'auteur et l'oeuvre, ce que je respecte. Mais pour moi, ce n'etait pas possible. Et je crois qu'une majorite me comprend.= Pour expliquer sa decision, Bozonnet parle d' =outrage aux victimes=, en reference a une piece de Handke titree Outrage aux spectateurs. =Cette guerre, ajoute-t-il, nous avons mis trop longtemps a la decouvrir et a l'arreter. Et le malheur qu'elle a seme continue d'exister. Il y a dans la position de Handke un tel deni de l'Histoire, des faits, de la justice internationale... Comme si pour lui, plus rien n'avait d'existence.= L'administrateur du Francais dit ne pas craindre la polemique soulevee par cette annulation. =J'aurais pu faire les choses en douce, trouver un pretexte plausible pour choisir une autre piece. Mais je prefere assumer sans detours=.

=Temps de paix=. Bruno Bayen deplore pour sa part la decision =J'ai propose en 2004 la piece a Marcel Bozonnet. Elle avait ete publiee en allemand en 1989, et je l'avais traduite pour Gallimard en 1993. Quand la decision d'annulation a ete prise, il m'a ete propose de mettre en scene une piece d'un autre auteur. Apres reflexion, j'ai refuse ce remplacement. Et j'ai dit que s'il devait y avoir annulation, la chose devait etre rendue publique. Je suis evidemment contre cette decision. Je pensais que programmer Handke etait la marque d'un temps de paix.=

Les spectateurs de la Comedie-Francaise ne verront donc pas cette piece enigmatique, qui se deroule sur =un plateau au fin fond du plus recule des continents=. En 1995, au Theatre Gerard-Philipe de Saint-Denis, Jean-Claude Fall avait mis en scene les huit voyageurs de ce periple initiatique. L'un d'eux y declare =En toute situation, nous devrions considerer ce jeu du questionnement comme un retour a la lumiere de notre monde le plus enfoui et le plus recule [...] il y serait toujours preferable de poser une mauvaise question que de ne pas questionner du tout: cela ne serait qu'une erreur, ceci serait une faute [...]=

© AFP.

Administrateur de la Comedie-Francaise, Marcel Bozonnet doit confirmer jeudi 4 mai, lors de la conference de presse de presentation de la saison 2006-2007, sa decision de deprogrammer la piece de Peter Handke Voyage au pays sonore ou l'Art de la question, qui devait etre mise en scene en janvier-fevrier 2007 au Vieux-Colombier par Bruno Bayen, par ailleurs traducteur de la piece (voir Liberation de vendredi 28 avril).

=Geste tres fort=. Cette decision intervient suite a la publication dans le Nouvel Observateur du 6 avril d'un echo faisant etat de la presence de l'ecrivain autrichien, le 18 mars, a Pozarevac, en Serbie, aux obseques de Milosevic. =Je suis heureux, avait declare Handke, d'etre pres de Slobodan Milosevic, qui a defendu son peuple= avant de reaffirmer que les Serbes etaient =les vraies victimes de la guerre=. L'ecrivain conteste certaines des informations relayees par l'hebdomadaire. Il dement en particulier avoir brandi le drapeau serbe et depose une rose rouge sur le cercueil de l'ex-president serbe.

Pour Marcel Bozonnet, cela ne change pas grand-chose quant au fond. =Aller a l'enterrement etait un geste tres fort. J'etais stupefait. J'ai lu ensuite la traduction de ses declarations publiees par l'hebdomadaire allemand Focus, qui sont edifiantes. ca plus tout le reste, que je n'avais pas lu avant : il y a de quoi grimper au rideau.= L'administrateur de la Comedie-Francaise a donc pris seul, comme il en a statutairement le droit s'agissant d'une piece programmee non pas salle Richelieu mais au Vieux-Colombier, la decision d'annuler le spectacle. Mais il a auparavant reuni son comite d'administration. =Tout le monde n'etait pas de mon avis, au nom du principe de separation entre l'auteur et l'oeuvre, ce que je respecte. Mais pour moi, ce n'etait pas possible. Et je crois qu'une majorite me comprend.= Pour expliquer sa decision, Bozonnet parle d' =outrage aux victimes=, en reference a une piece de Handke titree Outrage aux spectateurs. =Cette guerre, ajoute-t-il, nous avons mis trop longtemps a la decouvrir et a l'arreter. Et le malheur qu'elle a seme continue d'exister. Il y a dans la position de Handke un tel deni de l'Histoire, des faits, de la justice internationale... Comme si pour lui, plus rien n'avait d'existence.= L'administrateur du Francais dit ne pas craindre la polemique soulevee par cette annulation. =J'aurais pu faire les choses en douce, trouver un pretexte plausible pour choisir une autre piece. Mais je prefere assumer sans detours=.

=Temps de paix=. Bruno Bayen deplore pour sa part la decision =J'ai propose en 2004 la piece a Marcel Bozonnet. Elle avait ete publiee en allemand en 1989, et je l'avais traduite pour Gallimard en 1993. Quand la decision d'annulation a ete prise, il m'a ete propose de mettre en scene une piece d'un autre auteur. Apres reflexion, j'ai refuse ce remplacement. Et j'ai dit que s'il devait y avoir annulation, la chose devait etre rendue publique. Je suis evidemment contre cette decision. Je pensais que programmer Handke etait la marque d'un temps de paix.=

Les spectateurs de la Comedie-Francaise ne verront donc pas cette piece enigmatique, qui se deroule sur =un plateau au fin fond du plus recule des continents=. En 1995, au Theatre Gerard-Philipe de Saint-Denis, Jean-Claude Fall avait mis en scene les huit voyageurs de ce periple initiatique. L'un d'eux y declare =En toute situation, nous devrions considerer ce jeu du questionnement comme un retour a la lumiere de notre monde le plus enfoui et le plus recule [...] il y serait toujours preferable de poser une mauvaise question que de ne pas questionner du tout: cela ne serait qu'une erreur, ceci serait une faute [...]=

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El narrador austriaco acaba de publicar La perdida de la imagen o Por la sierra de Gredos (Alianza), obra fruto de =una fertil decepcion= y de la anoranza de una convivencia feliz. El antano escritor de culto de la izquierda, que en esta entrevista confiesa sentirse a veces el ultimo utopista, hace en su novela un homenaje al vacio del paisaje espanol.

CECILIA DREYMueLLER

=El escritor debe vivir secretamente, pero hoy todos se han vuelto oficiales: ahora estan en Sarajevo y despues en Irak, escribiendo para los periodicos=

En la gran mesa de madera en el jardin otonal de su casa de Paris, donde Peter Handke (Grieffen, Austria, 1942) escribe, esta dispuesto un curioso bodegon de hallazgos de paseos por el bosque y de utensilios de escritura: castanas peladas, avellanas, alguna seta, un baston cortado a mano, un surtido de rotuladores y lapices -algunos muy gastados-, un cuaderno de anillas. La ambientacion de la mesa de trabajo, sin embargo, no esta sujeta a ninguna ceremonia sagrada, ya que enseguida desaparece la instalacion del culto, para hacer sitio a copas y botellas.

PREGUNTA. Leer La perdida de la imagen es como leer todos sus libros en uno. Es una verdadera suma de su obra.

RESPUESTA. Le aseguro que no fue esa la intencion. Lo que me interesaba era escribir sobre una mujer, una poderosa banquera, que tiene una profesion en el fondo no aprovechable a nivel literario, menos aun para una epopeya, que era lo que yo tenia en mente. ?Quien puede hoy ser un heroe? Me tento la contradiccion entre la profesion rara de esa mujer y un amplio movimiento narrativo como solo me podia haber tentado una gesta medieval. A partir de ahi, todo era posible; en un instante ella pasa de una existencia real y racional a una onirica. De lo publico a lo privado, una oposicion que me parecio fertil epicamente. Investigue abundantemente, hable con muchas mujeres, aunque luego omiti lo que me contaron. Aun asi, todo es real, no realista; en el sentido de que esta mujer podria existir realmente, algo que me parece mucho mas importante que el realismo. Y, por otra parte, ella llega a un lugar apartado del mundo, donde se encuentra de repente con personas que conoce de su vida profesional y cotidiana. Es la idea de encontrarse a gente del trabajo, a la que machaco, con la que estoy enemistada en mi vida diaria material, y de pronto todo se desarrolla de forma diferente, porque el sitio, el ritmo del movimiento y tambien el tiempo son distintos (aunque sea el tiempo de ahora, se convierte en otro). La gente se comporta de otra manera cuando esta fuera de su entorno habitual, especialmente al llegar alli por su propio esfuerzo; esto es muy importante, que ellos mismos se hayan puesto en marcha.

P. La cuestion del tiempo es una constante que varia muchisimo a lo largo del libro y parece cada vez mas importante en su obra.

R. El tiempo es algo increiblemente excitante. ?Que es el tiempo? No lo se. ?Como se puede manejar el tiempo sin hacer trampa? Es una materia que los seres humanos no usan apropiadamente, es una aventura. Hay que estar alerta, de todos modos, sobre cuando puede llegar el otro tiempo. Es como una gran bahia en la historia de la humanidad. Una bahia de lo utopico, algo que ha desaparecido por completo de la literatura. Yo me siento, a veces, como el ultimo utopista hoy por hoy -dentro de lo que conozco, seguramente habra miles-. La utopia se ha convertido en algo extremadamente dificil, en especial en la epica; tal vez en el poema sea aun factible. En parte porque la utopia se confunde facilmente con la literatura new age o fantasy, con El senor de los anillos y libros por el estilo. ?Que se puede hacer cuando mis proyecciones utopicas, que desde el principio estan en la obra, se confunden con new age o con una religiosidad indebidamente apropiada?

P. La utopia, sin embargo, se anuncia desde las primeras paginas de La perdida de la imagen. La banquera encuentra en Hondareda un mundo al reves que es tambien un mundo mejor.

R. Si, definitivamente es un mundo mejor. Toda la novela es el resultado de mi decepcion fertil y de la anoranza de una convivencia generosa, cuidadosa. Fue una gran alegria para mi proyectar esa gente alli, en esa hondonada gigante, que realmente intentan ser vecinos como uno mejor lo imagina, vecinos carinosos. Muchas veces, cuando paseo aqui por los bosques, pienso en la gente de Hondareda, como si existieran de verdad, como si formaran una gran comunidad. Y aunque todavia no existe esa comunidad, ya es algo que al menos este en el libro, si es que realmente ha llegado a ser perceptible con los sentidos y en su ritmo. Si al sueno se le da ritmo con la racionalidad, eso es la escritura. Pero, desde luego, con una cosa asi uno solo puede fracasar. Con todos mis libros he fracasado, fracasado bien, creo, pero con todos, exceptuando las cosas cortas. Ensayo sobre el Jukebox o Ensayo sobre el cansancio o Lucie en el bosque con estas cosas de ahi; en toda su marginalidad, de alguna manera son pequenas obras maestras. Pero con el resto he fracasado, de manera real. Con mi novela de formacion, Carta breve para un largo adios, todo es quebradizo, no da en el clavo, aunque por otro lado acierta en algo. O La repeticion, que escribi en memoria de los hermanos de mi madre. He fracasado en eso tambien. Todo se queda en fragmentos.

P. Segun Faulkner se debe juzgar al novelista por el esplendor de sus fracasos.

R. Bueno, si, pero tiene que convencer por su ingenuidad, por su anoranza y, naturalmente, tambien tiene que haber meticulosidad. Ademas, debe ser un literato de verdad. Un escritor se muestra para mi no tanto en lo que hace, sino en como evita la escritura facilona. (Pausa, suspiros) No, nada ha salido bien. (Pausa) Tengo la sensacion de que La perdida de la imagen es una historia tan descabellada (suspiro) que no puede caber en los tiempos que corren. La utopia y el cuento de hadas no es lo que la gente quiere. Kierkegaard ya decia que las personas estan desesperadas al no poder salir de la banalidad del dia a dia, pero ese dia a dia les ayuda a su vez a disimular su desesperacion. Yo, si tuviera que transportar el mundo material, historico, a una novela decimononica, o mitificarlo, como hace Garcia Marquez, seria incapaz, me desesperaria, no encontraria ninguna realidad y no tendria ningun lenguaje para ello. Solo parto de mis investigaciones, que son como un trampolin que me empuja. La realidad historica, de este modo, se mira desde la distancia, pero vibra, debe vibrar en la narracion, algo que se siente en La perdida de la imagen. Sin la historia contemporanea nunca tendria ese ritmo de desvio, esa plasticidad. Sin los acontecimientos concretos de la historia de los ultimos quince anos no seria el mismo libro.

P. El personaje del escritor en su novela escribe la historia de la banquera por encargo, y esta muy contento con esa condicion.

R. Es bueno recibir un encargo. Me parece horroroso la manera en que se comportan hoy los escritores. Todos se han vuelto tan oficiales, se comportan como dignatarios, como cardenales. Eso nunca le debe pasar a un escritor. Constantemente dan entrevistas, ahora estan en Irak, despues en Sarajevo o en Peru. Estan en todas partes y tienen que escribir articulos para los periodicos. Ya no tengo ninguna confianza en esa gente. El escritor debe vivir secretamente. (Risa ironica) Aunque yo tambien he tenido una epoca, cuando tenia alrededor de los cuarenta, en la que los amigos me llamaron en broma el escritor nacional austriaco. Durante unos anos crei que podia hacer de portavoz para la cartera =Pueblo y escritura=. Y llegue a pronunciar discursos, no me avergueenzo de ello. Pense que debia participar y hacer lo mismo que los escritores internacionales, como Vargas Llosa. No puede ser. El escritor debe ser un nino, un ser confuso, un buscador. No tengo esquemas literarios como Umberto Eco, que los usa, pero no se percibe ningun yo oculto, ningun secreto furtivo, ningun daimon escondido. El daimon es algo extraordinario cuando se convierte en forma, cuando se expresa en la escritura. Sin el la escritura no funciona. Y lo malo es que ahora todos los escritores estan obligados a entregar materiales bien elaborados, que se leen bien parrafo por parrafo, sin duda, pero esto no es una lectura. La lectura es un proceso increiblemente misterioso, es una expedicion. Los arabes decian de sus misticos que viajaban con sus palabras, eran viajes nocturnos pero completamente iluminados. Y escribir tambien es un viaje nocturno durante el cual las palabras, las frases y los parrafos producen luz. Y esto se ve muy poco hoy dia. Ingeborg Bachmann fue una de las ultimas que tenia ese elemento.

P. Su libro defiende una actitud de pregunta, de temblor.

R. Cuando noto eso como lector, entonces tengo confianza. Como en Faulkner que usted cito antes; alli esta de manera total y sucede que, durante paginas enteras, solo se extiende un ritmo y es cuando uno siente que cabalga por los aires. Yo no me atrevo a tanto. Siempre pienso que necesito el amparo de una imagen (risas), una concretizacion, una piedra, un color, un serbal de cazadores, algo por el estilo tiene que haber. Nunca me atrevi, como hizo Faulkner, a dejar sonar por paginas y paginas solo el viento o la corriente del Misisipi.

P. Sus libros suelen llevar un padrino literario. ?Por que eligio para La perdida de la imagen al Quijote?

R. En realidad, se trata de un acto de agradecimiento hacia el paisaje espanol. En el Quijote aparecen los paisajes de una manera tan fabulosa y al mismo tiempo tan concreta como raras veces he leido. Y aun hoy, cuando voy por los paisajes espanoles y veo una de esas fincas semiderruidas, tengo que acordarme del Quijote. En el fondo, el Quijote no va con mi libro, porque La perdida de la imagen no tiene nada de ironico, y por eso no hay mucha alusion a la obra de Cervantes en mi libro, pero al final le hago una reverencia y me quito el sombrero que no tengo.

Escritores y cineastas critican retirada de obra de Handke en Paris

03 may, Paris, (dpa) Escritores y cineastas, entre ellos el austriaco Michael Haneke y el serbio Emir Kusturica, protestaron hoy por la retirada de una obra de Peter Handke en Paris.

En una carta publicada en conjunto, critican la aplicacion de =una especie de censura= en Francia, despues de que la Comedie-Francaise retirara de su programacion la obra de Handke =El juego de las preguntas o el viaje al pais sonoro=.

La medida se tomo tras asistir Handke en marzo al entierro del ex presidente yugoslavo Slobodan Milosevic, donde pronuncio un discurso.

Para los firmantes, no importa si el autor austriaco que reside en Paris actuo de forma correcta o no al acudir al funeral. =Se trata de saber si esto puede justificar la reintroduccion de algun tipo de censura en Francia por parte de los conformistas=, afirman.

La carta lleva la firma tambien de la Premio Nobel austriaca Elfriede Jelinek y sus compatriotas Robert Menasse y Josel Winkler, asi como del suizo Paul Nizon.

La retirada de la obra es el resultado de una =proscripcion sistematica= desde hace anos de Handke a causa de su posicion hacia los serbios.

Los firmantes senalan que la obra del escritor es =importante y maravillosamente original= y por eso no debe ser censurada. La pieza iba a presentarse en enero y febrero de 2007.

L'ecrivaine autrichienne Elfriede Jelinek, prix Nobel de Litterature 2004, se declare samedi =horrifiee= par la decision de la Comedie Francaise de deprogrammer une piece de son compatriote Peter Handke, parce que ce dernier a assiste aux obseques de l'ex-president yougoslave Slobodan Milosevic en Serbie.

=Je suis horrifiee que la Comedie Francaise fonctionne aujourd'hui comme une autorite de censure et retire de son programme une piece de Peter Handke=, ecrit Mme Jelinek dans un communique traduit en francais par le traducteur de ses oeuvres, Olivier Le Ray.

=En ne representant pas sa piece, la Comedie Francaise, au passe si riche, s'inscrit dans la pire tradition de ces institutions culturelles qui, au temps des dictatures, mettent au rancart les artistes genants et les condamnent au silence=, poursuit-elle.

=Quiconque empeche un artiste d'exercer son metier commet un crime non seulement contre ce poete mais contre le public tout entier. Un comportement de ce genre est le moins approprie qui soit pour rendre justice aux victimes du regime de Milosevic=, estime-t-elle.

Le Vieux-Colombier, une des trois salles de la Comedie Francaise, devait creer en 2007 la piece =Voyage au pays sonore ou l'art de la question=.

Selon le quotidien Le Monde, qui a revele l'affaire vendredi, l'administrateur general Marcel Bozonnet aurait decide de l'annuler apres avoir appris dans la presse la presence en Serbie, le 18 mars a l'enterrement de Milosevic, de l'auteur Peter handke.

© AFP.

Administrateur de la Comedie-Francaise, Marcel Bozonnet doit confirmer jeudi 4 mai, lors de la conference de presse de presentation de la saison 2006-2007, sa decision de deprogrammer la piece de Peter Handke Voyage au pays sonore ou l'Art de la question, qui devait etre mise en scene en janvier-fevrier 2007 au Vieux-Colombier par Bruno Bayen, par ailleurs traducteur de la piece (voir Liberation de vendredi 28 avril).

=Geste tres fort=. Cette decision intervient suite a la publication dans le Nouvel Observateur du 6 avril d'un echo faisant etat de la presence de l'ecrivain autrichien, le 18 mars, a Pozarevac, en Serbie, aux obseques de Milosevic. =Je suis heureux, avait declare Handke, d'etre pres de Slobodan Milosevic, qui a defendu son peuple= avant de reaffirmer que les Serbes etaient =les vraies victimes de la guerre=. L'ecrivain conteste certaines des informations relayees par l'hebdomadaire. Il dement en particulier avoir brandi le drapeau serbe et depose une rose rouge sur le cercueil de l'ex-president serbe.

Pour Marcel Bozonnet, cela ne change pas grand-chose quant au fond. =Aller a l'enterrement etait un geste tres fort. J'etais stupefait. J'ai lu ensuite la traduction de ses declarations publiees par l'hebdomadaire allemand Focus, qui sont edifiantes. ca plus tout le reste, que je n'avais pas lu avant : il y a de quoi grimper au rideau.= L'administrateur de la Comedie-Francaise a donc pris seul, comme il en a statutairement le droit s'agissant d'une piece programmee non pas salle Richelieu mais au Vieux-Colombier, la decision d'annuler le spectacle. Mais il a auparavant reuni son comite d'administration. =Tout le monde n'etait pas de mon avis, au nom du principe de separation entre l'auteur et l'oeuvre, ce que je respecte. Mais pour moi, ce n'etait pas possible. Et je crois qu'une majorite me comprend.= Pour expliquer sa decision, Bozonnet parle d' =outrage aux victimes=, en reference a une piece de Handke titree Outrage aux spectateurs. =Cette guerre, ajoute-t-il, nous avons mis trop longtemps a la decouvrir et a l'arreter. Et le malheur qu'elle a seme continue d'exister. Il y a dans la position de Handke un tel deni de l'Histoire, des faits, de la justice internationale... Comme si pour lui, plus rien n'avait d'existence.= L'administrateur du Francais dit ne pas craindre la polemique soulevee par cette annulation. =J'aurais pu faire les choses en douce, trouver un pretexte plausible pour choisir une autre piece. Mais je prefere assumer sans detours=.

=Temps de paix=. Bruno Bayen deplore pour sa part la decision =J'ai propose en 2004 la piece a Marcel Bozonnet. Elle avait ete publiee en allemand en 1989, et je l'avais traduite pour Gallimard en 1993. Quand la decision d'annulation a ete prise, il m'a ete propose de mettre en scene une piece d'un autre auteur. Apres reflexion, j'ai refuse ce remplacement. Et j'ai dit que s'il devait y avoir annulation, la chose devait etre rendue publique. Je suis evidemment contre cette decision. Je pensais que programmer Handke etait la marque d'un temps de paix.=

Les spectateurs de la Comedie-Francaise ne verront donc pas cette piece enigmatique, qui se deroule sur =un plateau au fin fond du plus recule des continents=. En 1995, au Theatre Gerard-Philipe de Saint-Denis, Jean-Claude Fall avait mis en scene les huit voyageurs de ce periple initiatique. L'un d'eux y declare =En toute situation, nous devrions considerer ce jeu du questionnement comme un retour a la lumiere de notre monde le plus enfoui et le plus recule [...] il y serait toujours preferable de poser une mauvaise question que de ne pas questionner du tout: cela ne serait qu'une erreur, ceci serait une faute [...]=

© AFP.

Administrateur de la Comedie-Francaise, Marcel Bozonnet doit confirmer jeudi 4 mai, lors de la conference de presse de presentation de la saison 2006-2007, sa decision de deprogrammer la piece de Peter Handke Voyage au pays sonore ou l'Art de la question, qui devait etre mise en scene en janvier-fevrier 2007 au Vieux-Colombier par Bruno Bayen, par ailleurs traducteur de la piece (voir Liberation de vendredi 28 avril).

=Geste tres fort=. Cette decision intervient suite a la publication dans le Nouvel Observateur du 6 avril d'un echo faisant etat de la presence de l'ecrivain autrichien, le 18 mars, a Pozarevac, en Serbie, aux obseques de Milosevic. =Je suis heureux, avait declare Handke, d'etre pres de Slobodan Milosevic, qui a defendu son peuple= avant de reaffirmer que les Serbes etaient =les vraies victimes de la guerre=. L'ecrivain conteste certaines des informations relayees par l'hebdomadaire. Il dement en particulier avoir brandi le drapeau serbe et depose une rose rouge sur le cercueil de l'ex-president serbe.

Pour Marcel Bozonnet, cela ne change pas grand-chose quant au fond. =Aller a l'enterrement etait un geste tres fort. J'etais stupefait. J'ai lu ensuite la traduction de ses declarations publiees par l'hebdomadaire allemand Focus, qui sont edifiantes. ca plus tout le reste, que je n'avais pas lu avant : il y a de quoi grimper au rideau.= L'administrateur de la Comedie-Francaise a donc pris seul, comme il en a statutairement le droit s'agissant d'une piece programmee non pas salle Richelieu mais au Vieux-Colombier, la decision d'annuler le spectacle. Mais il a auparavant reuni son comite d'administration. =Tout le monde n'etait pas de mon avis, au nom du principe de separation entre l'auteur et l'oeuvre, ce que je respecte. Mais pour moi, ce n'etait pas possible. Et je crois qu'une majorite me comprend.= Pour expliquer sa decision, Bozonnet parle d' =outrage aux victimes=, en reference a une piece de Handke titree Outrage aux spectateurs. =Cette guerre, ajoute-t-il, nous avons mis trop longtemps a la decouvrir et a l'arreter. Et le malheur qu'elle a seme continue d'exister. Il y a dans la position de Handke un tel deni de l'Histoire, des faits, de la justice internationale... Comme si pour lui, plus rien n'avait d'existence.= L'administrateur du Francais dit ne pas craindre la polemique soulevee par cette annulation. =J'aurais pu faire les choses en douce, trouver un pretexte plausible pour choisir une autre piece. Mais je prefere assumer sans detours=.

=Temps de paix=. Bruno Bayen deplore pour sa part la decision =J'ai propose en 2004 la piece a Marcel Bozonnet. Elle avait ete publiee en allemand en 1989, et je l'avais traduite pour Gallimard en 1993. Quand la decision d'annulation a ete prise, il m'a ete propose de mettre en scene une piece d'un autre auteur. Apres reflexion, j'ai refuse ce remplacement. Et j'ai dit que s'il devait y avoir annulation, la chose devait etre rendue publique. Je suis evidemment contre cette decision. Je pensais que programmer Handke etait la marque d'un temps de paix.=

Les spectateurs de la Comedie-Francaise ne verront donc pas cette piece enigmatique, qui se deroule sur =un plateau au fin fond du plus recule des continents=. En 1995, au Theatre Gerard-Philipe de Saint-Denis, Jean-Claude Fall avait mis en scene les huit voyageurs de ce periple initiatique. L'un d'eux y declare =En toute situation, nous devrions considerer ce jeu du questionnement comme un retour a la lumiere de notre monde le plus enfoui et le plus recule [...] il y serait toujours preferable de poser une mauvaise question que de ne pas questionner du tout: cela ne serait qu'une erreur, ceci serait une faute [...]=

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El narrador austriaco acaba de publicar La perdida de la imagen o Por la sierra de Gredos (Alianza), obra fruto de =una fertil decepcion= y de la anoranza de una convivencia feliz. El antano escritor de culto de la izquierda, que en esta entrevista confiesa sentirse a veces el ultimo utopista, hace en su novela un homenaje al vacio del paisaje espanol.

CECILIA DREYMueLLER

=El escritor debe vivir secretamente, pero hoy todos se han vuelto oficiales: ahora estan en Sarajevo y despues en Irak, escribiendo para los periodicos=

En la gran mesa de madera en el jardin otonal de su casa de Paris, donde Peter Handke (Grieffen, Austria, 1942) escribe, esta dispuesto un curioso bodegon de hallazgos de paseos por el bosque y de utensilios de escritura: castanas peladas, avellanas, alguna seta, un baston cortado a mano, un surtido de rotuladores y lapices -algunos muy gastados-, un cuaderno de anillas. La ambientacion de la mesa de trabajo, sin embargo, no esta sujeta a ninguna ceremonia sagrada, ya que enseguida desaparece la instalacion del culto, para hacer sitio a copas y botellas.

PREGUNTA. Leer La perdida de la imagen es como leer todos sus libros en uno. Es una verdadera suma de su obra.

RESPUESTA. Le aseguro que no fue esa la intencion. Lo que me interesaba era escribir sobre una mujer, una poderosa banquera, que tiene una profesion en el fondo no aprovechable a nivel literario, menos aun para una epopeya, que era lo que yo tenia en mente. ?Quien puede hoy ser un heroe? Me tento la contradiccion entre la profesion rara de esa mujer y un amplio movimiento narrativo como solo me podia haber tentado una gesta medieval. A partir de ahi, todo era posible; en un instante ella pasa de una existencia real y racional a una onirica. De lo publico a lo privado, una oposicion que me parecio fertil epicamente. Investigue abundantemente, hable con muchas mujeres, aunque luego omiti lo que me contaron. Aun asi, todo es real, no realista; en el sentido de que esta mujer podria existir realmente, algo que me parece mucho mas importante que el realismo. Y, por otra parte, ella llega a un lugar apartado del mundo, donde se encuentra de repente con personas que conoce de su vida profesional y cotidiana. Es la idea de encontrarse a gente del trabajo, a la que machaco, con la que estoy enemistada en mi vida diaria material, y de pronto todo se desarrolla de forma diferente, porque el sitio, el ritmo del movimiento y tambien el tiempo son distintos (aunque sea el tiempo de ahora, se convierte en otro). La gente se comporta de otra manera cuando esta fuera de su entorno habitual, especialmente al llegar alli por su propio esfuerzo; esto es muy importante, que ellos mismos se hayan puesto en marcha.

P. La cuestion del tiempo es una constante que varia muchisimo a lo largo del libro y parece cada vez mas importante en su obra.

R. El tiempo es algo increiblemente excitante. ?Que es el tiempo? No lo se. ?Como se puede manejar el tiempo sin hacer trampa? Es una materia que los seres humanos no usan apropiadamente, es una aventura. Hay que estar alerta, de todos modos, sobre cuando puede llegar el otro tiempo. Es como una gran bahia en la historia de la humanidad. Una bahia de lo utopico, algo que ha desaparecido por completo de la literatura. Yo me siento, a veces, como el ultimo utopista hoy por hoy -dentro de lo que conozco, seguramente habra miles-. La utopia se ha convertido en algo extremadamente dificil, en especial en la epica; tal vez en el poema sea aun factible. En parte porque la utopia se confunde facilmente con la literatura new age o fantasy, con El senor de los anillos y libros por el estilo. ?Que se puede hacer cuando mis proyecciones utopicas, que desde el principio estan en la obra, se confunden con new age o con una religiosidad indebidamente apropiada?

P. La utopia, sin embargo, se anuncia desde las primeras paginas de La perdida de la imagen. La banquera encuentra en Hondareda un mundo al reves que es tambien un mundo mejor.

R. Si, definitivamente es un mundo mejor. Toda la novela es el resultado de mi decepcion fertil y de la anoranza de una convivencia generosa, cuidadosa. Fue una gran alegria para mi proyectar esa gente alli, en esa hondonada gigante, que realmente intentan ser vecinos como uno mejor lo imagina, vecinos carinosos. Muchas veces, cuando paseo aqui por los bosques, pienso en la gente de Hondareda, como si existieran de verdad, como si formaran una gran comunidad. Y aunque todavia no existe esa comunidad, ya es algo que al menos este en el libro, si es que realmente ha llegado a ser perceptible con los sentidos y en su ritmo. Si al sueno se le da ritmo con la racionalidad, eso es la escritura. Pero, desde luego, con una cosa asi uno solo puede fracasar. Con todos mis libros he fracasado, fracasado bien, creo, pero con todos, exceptuando las cosas cortas. Ensayo sobre el Jukebox o Ensayo sobre el cansancio o Lucie en el bosque con estas cosas de ahi; en toda su marginalidad, de alguna manera son pequenas obras maestras. Pero con el resto he fracasado, de manera real. Con mi novela de formacion, Carta breve para un largo adios, todo es quebradizo, no da en el clavo, aunque por otro lado acierta en algo. O La repeticion, que escribi en memoria de los hermanos de mi madre. He fracasado en eso tambien. Todo se queda en fragmentos.

P. Segun Faulkner se debe juzgar al novelista por el esplendor de sus fracasos.

R. Bueno, si, pero tiene que convencer por su ingenuidad, por su anoranza y, naturalmente, tambien tiene que haber meticulosidad. Ademas, debe ser un literato de verdad. Un escritor se muestra para mi no tanto en lo que hace, sino en como evita la escritura facilona. (Pausa, suspiros) No, nada ha salido bien. (Pausa) Tengo la sensacion de que La perdida de la imagen es una historia tan descabellada (suspiro) que no puede caber en los tiempos que corren. La utopia y el cuento de hadas no es lo que la gente quiere. Kierkegaard ya decia que las personas estan desesperadas al no poder salir de la banalidad del dia a dia, pero ese dia a dia les ayuda a su vez a disimular su desesperacion. Yo, si tuviera que transportar el mundo material, historico, a una novela decimononica, o mitificarlo, como hace Garcia Marquez, seria incapaz, me desesperaria, no encontraria ninguna realidad y no tendria ningun lenguaje para ello. Solo parto de mis investigaciones, que son como un trampolin que me empuja. La realidad historica, de este modo, se mira desde la distancia, pero vibra, debe vibrar en la narracion, algo que se siente en La perdida de la imagen. Sin la historia contemporanea nunca tendria ese ritmo de desvio, esa plasticidad. Sin los acontecimientos concretos de la historia de los ultimos quince anos no seria el mismo libro.

P. El personaje del escritor en su novela escribe la historia de la banquera por encargo, y esta muy contento con esa condicion.

R. Es bueno recibir un encargo. Me parece horroroso la manera en que se comportan hoy los escritores. Todos se han vuelto tan oficiales, se comportan como dignatarios, como cardenales. Eso nunca le debe pasar a un escritor. Constantemente dan entrevistas, ahora estan en Irak, despues en Sarajevo o en Peru. Estan en todas partes y tienen que escribir articulos para los periodicos. Ya no tengo ninguna confianza en esa gente. El escritor debe vivir secretamente. (Risa ironica) Aunque yo tambien he tenido una epoca, cuando tenia alrededor de los cuarenta, en la que los amigos me llamaron en broma el escritor nacional austriaco. Durante unos anos crei que podia hacer de portavoz para la cartera =Pueblo y escritura=. Y llegue a pronunciar discursos, no me avergueenzo de ello. Pense que debia participar y hacer lo mismo que los escritores internacionales, como Vargas Llosa. No puede ser. El escritor debe ser un nino, un ser confuso, un buscador. No tengo esquemas literarios como Umberto Eco, que los usa, pero no se percibe ningun yo oculto, ningun secreto furtivo, ningun daimon escondido. El daimon es algo extraordinario cuando se convierte en forma, cuando se expresa en la escritura. Sin el la escritura no funciona. Y lo malo es que ahora todos los escritores estan obligados a entregar materiales bien elaborados, que se leen bien parrafo por parrafo, sin duda, pero esto no es una lectura. La lectura es un proceso increiblemente misterioso, es una expedicion. Los arabes decian de sus misticos que viajaban con sus palabras, eran viajes nocturnos pero completamente iluminados. Y escribir tambien es un viaje nocturno durante el cual las palabras, las frases y los parrafos producen luz. Y esto se ve muy poco hoy dia. Ingeborg Bachmann fue una de las ultimas que tenia ese elemento.

P. Su libro defiende una actitud de pregunta, de temblor.

R. Cuando noto eso como lector, entonces tengo confianza. Como en Faulkner que usted cito antes; alli esta de manera total y sucede que, durante paginas enteras, solo se extiende un ritmo y es cuando uno siente que cabalga por los aires. Yo no me atrevo a tanto. Siempre pienso que necesito el amparo de una imagen (risas), una concretizacion, una piedra, un color, un serbal de cazadores, algo por el estilo tiene que haber. Nunca me atrevi, como hizo Faulkner, a dejar sonar por paginas y paginas solo el viento o la corriente del Misisipi.

P. Sus libros suelen llevar un padrino literario. ?Por que eligio para La perdida de la imagen al Quijote?

R. En realidad, se trata de un acto de agradecimiento hacia el paisaje espanol. En el Quijote aparecen los paisajes de una manera tan fabulosa y al mismo tiempo tan concreta como raras veces he leido. Y aun hoy, cuando voy por los paisajes espanoles y veo una de esas fincas semiderruidas, tengo que acordarme del Quijote. En el fondo, el Quijote no va con mi libro, porque La perdida de la imagen no tiene nada de ironico, y por eso no hay mucha alusion a la obra de Cervantes en mi libro, pero al final le hago una reverencia y me quito el sombrero que no tengo.

Escritores y cineastas critican retirada de obra de Handke en Paris

03 may, Paris, (dpa) Escritores y cineastas, entre ellos el austriaco Michael Haneke y el serbio Emir Kusturica, protestaron hoy por la retirada de una obra de Peter Handke en Paris.

En una carta publicada en conjunto, critican la aplicacion de =una especie de censura= en Francia, despues de que la Comedie-Francaise retirara de su programacion la obra de Handke =El juego de las preguntas o el viaje al pais sonoro=.

La medida se tomo tras asistir Handke en marzo al entierro del ex presidente yugoslavo Slobodan Milosevic, donde pronuncio un discurso.

Para los firmantes, no importa si el autor austriaco que reside en Paris actuo de forma correcta o no al acudir al funeral. =Se trata de saber si esto puede justificar la reintroduccion de algun tipo de censura en Francia por parte de los conformistas=, afirman.

La carta lleva la firma tambien de la Premio Nobel austriaca Elfriede Jelinek y sus compatriotas Robert Menasse y Josel Winkler, asi como del suizo Paul Nizon.

La retirada de la obra es el resultado de una =proscripcion sistematica= desde hace anos de Handke a causa de su posicion hacia los serbios.

Los firmantes senalan que la obra del escritor es =importante y maravillosamente original= y por eso no debe ser censurada. La pieza iba a presentarse en enero y febrero de 2007.

www.ilmanifesto.it ).

Il che significa che l'opera di Handke, Voyage au pays sonore ou l'art de la question prevista per il gennaio del 2007, non verra piu rappresentata.
Nel discorso di Bozonnet possono essere distinti tre livelli: il livello argomentativo; il livello ideologico; il livello meta-ideologico.

Sul piano argomentativo, dire che le opere di Handke vanno espunte dal cartellone della Comedie Francais, solo perche lo scrittore si e recato al funerale di Milosevic, significa usare l' argumentum ad hominem : non si discute il contenuto di verita di quel che si dice, ma lo si invalida a priori: nel caso di Handke, sulla base delle sue cattive =frequentazioni=. Chiunque vada al funerale di Milosevic, non puo essere che una =cattiva persona=. E le =cattive persone= sono di =cattivo= esempio per tutti gli altri. Di qui la necessita della censura.

Sul piano ideologico (prescindendo da quel che Handke abbia dichiarato o meno al funerale di Milosevic), asserire che lo scrittore austriaco non sappia dove sia di casa la verita, implica due conseguenze, sulle quali riflettere: che i personaggi come Bozonnet, e il sistema politico-economico-ideologico che li spalleggia, si ritengono gli unici detentori della verita. E che nel caso di Milosevic, l'unica indiscutibile verita, quella che =libera=, sia quella imposta dai vincitori.
Sul piano meta-ideologico, e pressoche scontato, che le due precedenti affermazioni di Bozonnet, conducano poi, come infatti accade, alla sua conclusione, che nel caso di Handke, non sia possibile =rispettare il principio della separazione dell'uomo e dell'opera=. Il che e di una assoluta gravita, perche impone come corollario non solo il silenzio sull'uomo e cittadino Handke, ma anche sulla sua opera. Bozonnet, da perfetto giudice =unico= che rappresenta la societa del =pensiero unico= emette una condanna a(lla) morte civile (come cittadino) e pubblica (come scrittore) di Peter Handke.

Così funziona il pensiero unico. I tre livelli conoscitivi, e i conseguenti processi sociali, soprattutto sul piano della reiterazione mediatica, che li caratterizzano, possono essere estesi all'indagine di fenomeni politici e culturali simili. Possono cambiare i contenuti, ma non la forma argomentativa, ideologica e meta-ideologica.
E non sara facile liberarsene.


Carlo Gambescia
Fonte: http://carlogambesciametapolitics.blogspot.com/

Polemique Le ministre de la Culture recoit dimanche l'ecrivain et son metteur en scene Bruno Bayen. Au Francais, l'administrateur s'expliqu

BEAUCOUP d'emotion hier a la Comedie-Francaise. Officiellement, Marcel Bozonnet, son administrateur general, evoquait la saison prochaine, mais la presse attendait surtout ses propos concernant la deprogrammation de la piece de Peter Handke (nos editions d'hier). D'entree, il a affronte l'evenement, tres emu, indigne. =J'ai repasse le film de ces dernieres annees, de 1990 a nos jours. J'ai replonge dans l'horreur, dans ce nettoyage ethnique. J'ai ete scandalise par ce que Peter Handke disait, remettant en cause le travail des historiens, des correspondants de guerre. Peter Handke bafoue tout le monde. Je respecte la presse, ses specialistes dramatiques, mais je respecte egalement les correspondants de guerre. Ce qu'ils ont rapporte merite d'etre analyse et non pas nie comme le fait Handke.=

Ne connaissait-il pas l'opinion d'Handke ? =Bien sûr mais quand Bruno Bayen m'a propose la piece, Handke ne s'etait pas encore rendu coupable d'un acte decisif. Assister aux obseques de Milosevic et tenir les propos du genre : =Le pretendu monde sait tout sur Milosevic. Le pretendu monde connaît la verite. C'est pourquoi le pretendu monde est aujourd'hui absent. Le pretendu monde n'est pas le monde. Je sais que je ne sais rien. Mais je regarde. J'ecoute... Je me souviens. Je questionne. C'est pourquoi je suis ici present, pres de la Yougoslavie, pres de la Serbie, pres de Slobodan Milosevic.= Cela m'a indigne. C'est une prise de position personnelle, que j'ai prise en conscience.= Lui, censeur ? La encore, il se revolte : =Je ne suis pas un prefet. Je n'interdis pas qu'on mette en scene Peter Handke, mais je refuse d'inviter a la Comedie-Francaise un homme qui ne respecte pas les valeurs essentielles. C'est un probleme ethique.= Pour finir, il a admis : =J'ai commis une erreur, c'est de programmer cette piece.= Bruno Bayen refusant de mettre en chantier un spectacle de remplacement, c'est Marcel Bozonnet qui mettra en scene Orgie de Pasolini, en janvier, au Vieux Colombier.

Demande d'explications

De son cote, bien embarrasse, le ministre de la Culture a estime dans une lettre a l'administrateur qu'=il aurait pu etre utile de faire entendre= les questions posees par la piece de Peter Handke. =Si je comprends et je respecte votre position de citoyen, ajoute-t-il, je ne peux que prendre acte de votre decision qui engage non seulement la Comedie-Francaise mais aussi Bruno Bayen ainsi que les comediens prevus pour jouer ce spectacle.= Et de conclure : =Je suis pret a parler de cela avec vous. C'est une question importante.= Renaud Donnedieu de Vabres recevra dimanche Peter Handke et

http://www.liberation.fr/page.php?Article=379494

http://www.liberation.fr/page.php?Article=379605

Polemique

Handke ecarte pour cause d'enterrement

Suite a sa presence aux obseques de Milosevic, la Comedie-Francaise ne jouera pas une de ses pieces. Des intellectuels denoncent une censure.

par Rene SOLIS
QUOTIDIEN : jeudi 04 mai 2006

Marcel Bozonnet ne s'attendait sûrement pas a un tel retour de baton. L'administrateur general de la Comedie-Francaise devrait confirmer lors de la conference de presse de presentation de la saison 2006-2007, ce matin a 11 heures, la deprogrammation de Voyage au pays sonore ou l'art de la question, la piece de Peter Handke qui devait etre presentee du 17 janvier au 24 fevrier 2007 au theatre du Vieux-Colombier, dans une mise en scene de Bruno Bayen. Ce n'est pas le contenu de la piece qui a motive son geste : ecrite en 1989, elle est largement anterieure a la guerre de l'ex-Yougoslavie, qui a mene l'ecrivain a prendre des positions proserbes de plus en plus controversees (lire page suivante). Bozonnet explique avoir pris sa decision a la lecture du Nouvel Observateur du 6 avril, faisant etat de la presence de Handke le 18 mars a Pozarevac aux obseques de Slobodan Milosevic. Une information qui selon ses termes l'a fait =grimper au rideau= (Liberation du 29 avril). Considerant le geste de Handke, qui avait pris brievement la parole en serbe, comme un =outrage aux victimes= (allusion a la piece de Handke intitulee Outrage au public), il a pris, seul, comme les statuts de la Comedie-Francaise le lui autorisent, la decision de retirer l'auteur autrichien de l'affiche. Et de =l'assumer sans detours=. =Aller a l'enterrement etait un geste tres fort. Stupefiant. Je respecte le principe de separation de l'homme et de l'oeuvre. Mais la, je ne peux pas.=

=Temoin=. Dans un court texte publie le 27 mars dans l'hebdomadaire allemand Focus, Handke revient sur sa presence a Pozarevac. Il dit s'y etre rendu =a l'invitation de la famille=. Il explique avoir ete = pousse a effectuer le voyage= par =les reactions unanimement hostiles des medias occidentaux= et par le =langage= utilise a l'egard du defunt. =Non, Slobodan Milosevic n'etait pas un =dictateur= [...] Non, Slobodan Milosevic ne peut etre qualifie de =bourreau de Belgrade= [...] Le motif principal de mon voyage, c'etait d'etre temoin. Temoin ni dans le sens de l'accusation ni dans celui de la defense.=

Depuis la deprogrammation, connue le 28 avril, la polemique enfle. C'est d'abord Bruno Bayen qui =deplore cette decision=. C'est ensuite Elfriede Jelinek, prix Nobel de litterature et compatriote de Handke, qui se declare =horrifiee= par la =censure= de la Comedie-Francaise (Liberation d'hier) et qui signe une petition de protestation avec notamment les ecrivains Pierre Michon, Patrick Modiano, Paul Nizon, le metteur en scene Luc Bondy, le cineaste Emir Kusturica. Ils denoncent, a la suite de l'ecrivain Anne Weber, auteure du texte, les =phrases mensongeres= contenues dans l'article du Nouvel Observateur. Et s'elevent contre =une forme de censure exercee par les bien-pensants=, deplorent =une mise au ban systematique exercee depuis [que Peter Handke] a commence a denoncer la diabolisation des Serbes et a poser des questions sur la guerre civile yougoslave=.

Provocation Cette facon de placer Handke qui, hormis le texte pour Focus, ne souhaite pas s'exprimer dans les medias en position de victime n'est pas sans paradoxes. Sa participation aux obseques de Milosevic pouvait legitimement etre vecue comme une provocation par ceux qui avaient manifeste apres le massacre de Srebrenica en juillet 1995. A l'epoque, cinq personnalites du monde du theatre francais avaient fait la greve de la faim a la Cartoucherie pour denoncer la =passivite= de l'Europe face a la politique de purification ethnique menee par le gouvernement de Milosevic. Il est d'autre part excessif de faire de Handke un paria. Ses pieces continuent a etre jouees dans toute l'Europe, ses livres sont normalement publies en France (par Gallimard) et font regulierement l'objet de comptes rendus favorables, y compris dans Liberation.

L'ecrivaine autrichienne Elfriede Jelinek, prix Nobel de Litterature 2004, se declare samedi =horrifiee= par la decision de la Comedie Francaise de deprogrammer une piece de son compatriote Peter Handke, parce que ce dernier a assiste aux obseques de l'ex-president yougoslave Slobodan Milosevic en Serbie.

=Je suis horrifiee que la Comedie Francaise fonctionne aujourd'hui comme une autorite de censure et retire de son programme une piece de Peter Handke=, ecrit Mme Jelinek dans un communique traduit en francais par le traducteur de ses oeuvres, Olivier Le Ray.

=En ne representant pas sa piece, la Comedie Francaise, au passe si riche, s'inscrit dans la pire tradition de ces institutions culturelles qui, au temps des dictatures, mettent au rancart les artistes genants et les condamnent au silence=, poursuit-elle.

=Quiconque empeche un artiste d'exercer son metier commet un crime non seulement contre ce poete mais contre le public tout entier. Un comportement de ce genre est le moins approprie qui soit pour rendre justice aux victimes du regime de Milosevic=, estime-t-elle.

Le Vieux-Colombier, une des trois salles de la Comedie Francaise, devait creer en 2007 la piece =Voyage au pays sonore ou l'art de la question=.

Selon le quotidien Le Monde, qui a revele l'affaire vendredi, l'administrateur general Marcel Bozonnet aurait decide de l'annuler apres avoir appris dans la presse la presence en Serbie, le 18 mars a l'enterrement de Milosevic, de l'auteur Peter handke.

© AFP.

Administrateur de la Comedie-Francaise, Marcel Bozonnet doit confirmer jeudi 4 mai, lors de la conference de presse de presentation de la saison 2006-2007, sa decision de deprogrammer la piece de Peter Handke Voyage au pays sonore ou l'Art de la question, qui devait etre mise en scene en janvier-fevrier 2007 au Vieux-Colombier par Bruno Bayen, par ailleurs traducteur de la piece (voir Liberation de vendredi 28 avril).

=Geste tres fort=. Cette decision intervient suite a la publication dans le Nouvel Observateur du 6 avril d'un echo faisant etat de la presence de l'ecrivain autrichien, le 18 mars, a Pozarevac, en Serbie, aux obseques de Milosevic. =Je suis heureux, avait declare Handke, d'etre pres de Slobodan Milosevic, qui a defendu son peuple= avant de reaffirmer que les Serbes etaient =les vraies victimes de la guerre=. L'ecrivain conteste certaines des informations relayees par l'hebdomadaire. Il dement en particulier avoir brandi le drapeau serbe et depose une rose rouge sur le cercueil de l'ex-president serbe.

Pour Marcel Bozonnet, cela ne change pas grand-chose quant au fond. =Aller a l'enterrement etait un geste tres fort. J'etais stupefait. J'ai lu ensuite la traduction de ses declarations publiees par l'hebdomadaire allemand Focus, qui sont edifiantes. ca plus tout le reste, que je n'avais pas lu avant : il y a de quoi grimper au rideau.= L'administrateur de la Comedie-Francaise a donc pris seul, comme il en a statutairement le droit s'agissant d'une piece programmee non pas salle Richelieu mais au Vieux-Colombier, la decision d'annuler le spectacle. Mais il a auparavant reuni son comite d'administration. =Tout le monde n'etait pas de mon avis, au nom du principe de separation entre l'auteur et l'oeuvre, ce que je respecte. Mais pour moi, ce n'etait pas possible. Et je crois qu'une majorite me comprend.= Pour expliquer sa decision, Bozonnet parle d' =outrage aux victimes=, en reference a une piece de Handke titree Outrage aux spectateurs. =Cette guerre, ajoute-t-il, nous avons mis trop longtemps a la decouvrir et a l'arreter. Et le malheur qu'elle a seme continue d'exister. Il y a dans la position de Handke un tel deni de l'Histoire, des faits, de la justice internationale... Comme si pour lui, plus rien n'avait d'existence.= L'administrateur du Francais dit ne pas craindre la polemique soulevee par cette annulation. =J'aurais pu faire les choses en douce, trouver un pretexte plausible pour choisir une autre piece. Mais je prefere assumer sans detours=.

=Temps de paix=. Bruno Bayen deplore pour sa part la decision =J'ai propose en 2004 la piece a Marcel Bozonnet. Elle avait ete publiee en allemand en 1989, et je l'avais traduite pour Gallimard en 1993. Quand la decision d'annulation a ete prise, il m'a ete propose de mettre en scene une piece d'un autre auteur. Apres reflexion, j'ai refuse ce remplacement. Et j'ai dit que s'il devait y avoir annulation, la chose devait etre rendue publique. Je suis evidemment contre cette decision. Je pensais que programmer Handke etait la marque d'un temps de paix.=

Les spectateurs de la Comedie-Francaise ne verront donc pas cette piece enigmatique, qui se deroule sur =un plateau au fin fond du plus recule des continents=. En 1995, au Theatre Gerard-Philipe de Saint-Denis, Jean-Claude Fall avait mis en scene les huit voyageurs de ce periple initiatique. L'un d'eux y declare =En toute situation, nous devrions considerer ce jeu du questionnement comme un retour a la lumiere de notre monde le plus enfoui et le plus recule [...] il y serait toujours preferable de poser une mauvaise question que de ne pas questionner du tout: cela ne serait qu'une erreur, ceci serait une faute [...]=

© AFP.

Administrateur de la Comedie-Francaise, Marcel Bozonnet doit confirmer jeudi 4 mai, lors de la conference de presse de presentation de la saison 2006-2007, sa decision de deprogrammer la piece de Peter Handke Voyage au pays sonore ou l'Art de la question, qui devait etre mise en scene en janvier-fevrier 2007 au Vieux-Colombier par Bruno Bayen, par ailleurs traducteur de la piece (voir Liberation de vendredi 28 avril).

=Geste tres fort=. Cette decision intervient suite a la publication dans le Nouvel Observateur du 6 avril d'un echo faisant etat de la presence de l'ecrivain autrichien, le 18 mars, a Pozarevac, en Serbie, aux obseques de Milosevic. =Je suis heureux, avait declare Handke, d'etre pres de Slobodan Milosevic, qui a defendu son peuple= avant de reaffirmer que les Serbes etaient =les vraies victimes de la guerre=. L'ecrivain conteste certaines des informations relayees par l'hebdomadaire. Il dement en particulier avoir brandi le drapeau serbe et depose une rose rouge sur le cercueil de l'ex-president serbe.

Pour Marcel Bozonnet, cela ne change pas grand-chose quant au fond. =Aller a l'enterrement etait un geste tres fort. J'etais stupefait. J'ai lu ensuite la traduction de ses declarations publiees par l'hebdomadaire allemand Focus, qui sont edifiantes. ca plus tout le reste, que je n'avais pas lu avant : il y a de quoi grimper au rideau.= L'administrateur de la Comedie-Francaise a donc pris seul, comme il en a statutairement le droit s'agissant d'une piece programmee non pas salle Richelieu mais au Vieux-Colombier, la decision d'annuler le spectacle. Mais il a auparavant reuni son comite d'administration. =Tout le monde n'etait pas de mon avis, au nom du principe de separation entre l'auteur et l'oeuvre, ce que je respecte. Mais pour moi, ce n'etait pas possible. Et je crois qu'une majorite me comprend.= Pour expliquer sa decision, Bozonnet parle d' =outrage aux victimes=, en reference a une piece de Handke titree Outrage aux spectateurs. =Cette guerre, ajoute-t-il, nous avons mis trop longtemps a la decouvrir et a l'arreter. Et le malheur qu'elle a seme continue d'exister. Il y a dans la position de Handke un tel deni de l'Histoire, des faits, de la justice internationale... Comme si pour lui, plus rien n'avait d'existence.= L'administrateur du Francais dit ne pas craindre la polemique soulevee par cette annulation. =J'aurais pu faire les choses en douce, trouver un pretexte plausible pour choisir une autre piece. Mais je prefere assumer sans detours=.

=Temps de paix=. Bruno Bayen deplore pour sa part la decision =J'ai propose en 2004 la piece a Marcel Bozonnet. Elle avait ete publiee en allemand en 1989, et je l'avais traduite pour Gallimard en 1993. Quand la decision d'annulation a ete prise, il m'a ete propose de mettre en scene une piece d'un autre auteur. Apres reflexion, j'ai refuse ce remplacement. Et j'ai dit que s'il devait y avoir annulation, la chose devait etre rendue publique. Je suis evidemment contre cette decision. Je pensais que programmer Handke etait la marque d'un temps de paix.=

Les spectateurs de la Comedie-Francaise ne verront donc pas cette piece enigmatique, qui se deroule sur =un plateau au fin fond du plus recule des continents=. En 1995, au Theatre Gerard-Philipe de Saint-Denis, Jean-Claude Fall avait mis en scene les huit voyageurs de ce periple initiatique. L'un d'eux y declare =En toute situation, nous devrions considerer ce jeu du questionnement comme un retour a la lumiere de notre monde le plus enfoui et le plus recule [...] il y serait toujours preferable de poser une mauvaise question que de ne pas questionner du tout: cela ne serait qu'une erreur, ceci serait une faute [...]=

http://anabase.canalblog.com/

El narrador austriaco acaba de publicar La perdida de la imagen o Por la sierra de Gredos (Alianza), obra fruto de =una fertil decepcion= y de la anoranza de una convivencia feliz. El antano escritor de culto de la izquierda, que en esta entrevista confiesa sentirse a veces el ultimo utopista, hace en su novela un homenaje al vacio del paisaje espanol.

CECILIA DREYMueLLER

=El escritor debe vivir secretamente, pero hoy todos se han vuelto oficiales: ahora estan en Sarajevo y despues en Irak, escribiendo para los periodicos=

En la gran mesa de madera en el jardin otonal de su casa de Paris, donde Peter Handke (Grieffen, Austria, 1942) escribe, esta dispuesto un curioso bodegon de hallazgos de paseos por el bosque y de utensilios de escritura: castanas peladas, avellanas, alguna seta, un baston cortado a mano, un surtido de rotuladores y lapices -algunos muy gastados-, un cuaderno de anillas. La ambientacion de la mesa de trabajo, sin embargo, no esta sujeta a ninguna ceremonia sagrada, ya que enseguida desaparece la instalacion del culto, para hacer sitio a copas y botellas.

PREGUNTA. Leer La perdida de la imagen es como leer todos sus libros en uno. Es una verdadera suma de su obra.

RESPUESTA. Le aseguro que no fue esa la intencion. Lo que me interesaba era escribir sobre una mujer, una poderosa banquera, que tiene una profesion en el fondo no aprovechable a nivel literario, menos aun para una epopeya, que era lo que yo tenia en mente. ?Quien puede hoy ser un heroe? Me tento la contradiccion entre la profesion rara de esa mujer y un amplio movimiento narrativo como solo me podia haber tentado una gesta medieval. A partir de ahi, todo era posible; en un instante ella pasa de una existencia real y racional a una onirica. De lo publico a lo privado, una oposicion que me parecio fertil epicamente. Investigue abundantemente, hable con muchas mujeres, aunque luego omiti lo que me contaron. Aun asi, todo es real, no realista; en el sentido de que esta mujer podria existir realmente, algo que me parece mucho mas importante que el realismo. Y, por otra parte, ella llega a un lugar apartado del mundo, donde se encuentra de repente con personas que conoce de su vida profesional y cotidiana. Es la idea de encontrarse a gente del trabajo, a la que machaco, con la que estoy enemistada en mi vida diaria material, y de pronto todo se desarrolla de forma diferente, porque el sitio, el ritmo del movimiento y tambien el tiempo son distintos (aunque sea el tiempo de ahora, se convierte en otro). La gente se comporta de otra manera cuando esta fuera de su entorno habitual, especialmente al llegar alli por su propio esfuerzo; esto es muy importante, que ellos mismos se hayan puesto en marcha.

P. La cuestion del tiempo es una constante que varia muchisimo a lo largo del libro y parece cada vez mas importante en su obra.

R. El tiempo es algo increiblemente excitante. ?Que es el tiempo? No lo se. ?Como se puede manejar el tiempo sin hacer trampa? Es una materia que los seres humanos no usan apropiadamente, es una aventura. Hay que estar alerta, de todos modos, sobre cuando puede llegar el otro tiempo. Es como una gran bahia en la historia de la humanidad. Una bahia de lo utopico, algo que ha desaparecido por completo de la literatura. Yo me siento, a veces, como el ultimo utopista hoy por hoy -dentro de lo que conozco, seguramente habra miles-. La utopia se ha convertido en algo extremadamente dificil, en especial en la epica; tal vez en el poema sea aun factible. En parte porque la utopia se confunde facilmente con la literatura new age o fantasy, con El senor de los anillos y libros por el estilo. ?Que se puede hacer cuando mis proyecciones utopicas, que desde el principio estan en la obra, se confunden con new age o con una religiosidad indebidamente apropiada?

P. La utopia, sin embargo, se anuncia desde las primeras paginas de La perdida de la imagen. La banquera encuentra en Hondareda un mundo al reves que es tambien un mundo mejor.

R. Si, definitivamente es un mundo mejor. Toda la novela es el resultado de mi decepcion fertil y de la anoranza de una convivencia generosa, cuidadosa. Fue una gran alegria para mi proyectar esa gente alli, en esa hondonada gigante, que realmente intentan ser vecinos como uno mejor lo imagina, vecinos carinosos. Muchas veces, cuando paseo aqui por los bosques, pienso en la gente de Hondareda, como si existieran de verdad, como si formaran una gran comunidad. Y aunque todavia no existe esa comunidad, ya es algo que al menos este en el libro, si es que realmente ha llegado a ser perceptible con los sentidos y en su ritmo. Si al sueno se le da ritmo con la racionalidad, eso es la escritura. Pero, desde luego, con una cosa asi uno solo puede fracasar. Con todos mis libros he fracasado, fracasado bien, creo, pero con todos, exceptuando las cosas cortas. Ensayo sobre el Jukebox o Ensayo sobre el cansancio o Lucie en el bosque con estas cosas de ahi; en toda su marginalidad, de alguna manera son pequenas obras maestras. Pero con el resto he fracasado, de manera real. Con mi novela de formacion, Carta breve para un largo adios, todo es quebradizo, no da en el clavo, aunque por otro lado acierta en algo. O La repeticion, que escribi en memoria de los hermanos de mi madre. He fracasado en eso tambien. Todo se queda en fragmentos.

P. Segun Faulkner se debe juzgar al novelista por el esplendor de sus fracasos.

R. Bueno, si, pero tiene que convencer por su ingenuidad, por su anoranza y, naturalmente, tambien tiene que haber meticulosidad. Ademas, debe ser un literato de verdad. Un escritor se muestra para mi no tanto en lo que hace, sino en como evita la escritura facilona. (Pausa, suspiros) No, nada ha salido bien. (Pausa) Tengo la sensacion de que La perdida de la imagen es una historia tan descabellada (suspiro) que no puede caber en los tiempos que corren. La utopia y el cuento de hadas no es lo que la gente quiere. Kierkegaard ya decia que las personas estan desesperadas al no poder salir de la banalidad del dia a dia, pero ese dia a dia les ayuda a su vez a disimular su desesperacion. Yo, si tuviera que transportar el mundo material, historico, a una novela decimononica, o mitificarlo, como hace Garcia Marquez, seria incapaz, me desesperaria, no encontraria ninguna realidad y no tendria ningun lenguaje para ello. Solo parto de mis investigaciones, que son como un trampolin que me empuja. La realidad historica, de este modo, se mira desde la distancia, pero vibra, debe vibrar en la narracion, algo que se siente en La perdida de la imagen. Sin la historia contemporanea nunca tendria ese ritmo de desvio, esa plasticidad. Sin los acontecimientos concretos de la historia de los ultimos quince anos no seria el mismo libro.

P. El personaje del escritor en su novela escribe la historia de la banquera por encargo, y esta muy contento con esa condicion.

R. Es bueno recibir un encargo. Me parece horroroso la manera en que se comportan hoy los escritores. Todos se han vuelto tan oficiales, se comportan como dignatarios, como cardenales. Eso nunca le debe pasar a un escritor. Constantemente dan entrevistas, ahora estan en Irak, despues en Sarajevo o en Peru. Estan en todas partes y tienen que escribir articulos para los periodicos. Ya no tengo ninguna confianza en esa gente. El escritor debe vivir secretamente. (Risa ironica) Aunque yo tambien he tenido una epoca, cuando tenia alrededor de los cuarenta, en la que los amigos me llamaron en broma el escritor nacional austriaco. Durante unos anos crei que podia hacer de portavoz para la cartera =Pueblo y escritura=. Y llegue a pronunciar discursos, no me avergueenzo de ello. Pense que debia participar y hacer lo mismo que los escritores internacionales, como Vargas Llosa. No puede ser. El escritor debe ser un nino, un ser confuso, un buscador. No tengo esquemas literarios como Umberto Eco, que los usa, pero no se percibe ningun yo oculto, ningun secreto furtivo, ningun daimon escondido. El daimon es algo extraordinario cuando se convierte en forma, cuando se expresa en la escritura. Sin el la escritura no funciona. Y lo malo es que ahora todos los escritores estan obligados a entregar materiales bien elaborados, que se leen bien parrafo por parrafo, sin duda, pero esto no es una lectura. La lectura es un proceso increiblemente misterioso, es una expedicion. Los arabes decian de sus misticos que viajaban con sus palabras, eran viajes nocturnos pero completamente iluminados. Y escribir tambien es un viaje nocturno durante el cual las palabras, las frases y los parrafos producen luz. Y esto se ve muy poco hoy dia. Ingeborg Bachmann fue una de las ultimas que tenia ese elemento.

P. Su libro defiende una actitud de pregunta, de temblor.

R. Cuando noto eso como lector, entonces tengo confianza. Como en Faulkner que usted cito antes; alli esta de manera total y sucede que, durante paginas enteras, solo se extiende un ritmo y es cuando uno siente que cabalga por los aires. Yo no me atrevo a tanto. Siempre pienso que necesito el amparo de una imagen (risas), una concretizacion, una piedra, un color, un serbal de cazadores, algo por el estilo tiene que haber. Nunca me atrevi, como hizo Faulkner, a dejar sonar por paginas y paginas solo el viento o la corriente del Misisipi.

P. Sus libros suelen llevar un padrino literario. ?Por que eligio para La perdida de la imagen al Quijote?

R. En realidad, se trata de un acto de agradecimiento hacia el paisaje espanol. En el Quijote aparecen los paisajes de una manera tan fabulosa y al mismo tiempo tan concreta como raras veces he leido. Y aun hoy, cuando voy por los paisajes espanoles y veo una de esas fincas semiderruidas, tengo que acordarme del Quijote. En el fondo, el Quijote no va con mi libro, porque La perdida de la imagen no tiene nada de ironico, y por eso no hay mucha alusion a la obra de Cervantes en mi libro, pero al final le hago una reverencia y me quito el sombrero que no tengo.

Escritores y cineastas critican retirada de obra de Handke en Paris

03 may, Paris, (dpa) Escritores y cineastas, entre ellos el austriaco Michael Haneke y el serbio Emir Kusturica, protestaron hoy por la retirada de una obra de Peter Handke en Paris.

En una carta publicada en conjunto, critican la aplicacion de =una especie de censura= en Francia, despues de que la Comedie-Francaise retirara de su programacion la obra de Handke =El juego de las preguntas o el viaje al pais sonoro=.

La medida se tomo tras asistir Handke en marzo al entierro del ex presidente yugoslavo Slobodan Milosevic, donde pronuncio un discurso.

Para los firmantes, no importa si el autor austriaco que reside en Paris actuo de forma correcta o no al acudir al funeral. =Se trata de saber si esto puede justificar la reintroduccion de algun tipo de censura en Francia por parte de los conformistas=, afirman.

La carta lleva la firma tambien de la Premio Nobel austriaca Elfriede Jelinek y sus compatriotas Robert Menasse y Josel Winkler, asi como del suizo Paul Nizon.

La retirada de la obra es el resultado de una =proscripcion sistematica= desde hace anos de Handke a causa de su posicion hacia los serbios.

Los firmantes senalan que la obra del escritor es =importante y maravillosamente original= y por eso no debe ser censurada. La pieza iba a presentarse en enero y febrero de 2007.

L'ecrivaine autrichienne Elfriede Jelinek, prix Nobel de Litterature 2004, se declare samedi =horrifiee= par la decision de la Comedie Francaise de deprogrammer une piece de son compatriote Peter Handke, parce que ce dernier a assiste aux obseques de l'ex-president yougoslave Slobodan Milosevic en Serbie.

=Je suis horrifiee que la Comedie Francaise fonctionne aujourd'hui comme une autorite de censure et retire de son programme une piece de Peter Handke=, ecrit Mme Jelinek dans un communique traduit en francais par le traducteur de ses oeuvres, Olivier Le Ray.

=En ne representant pas sa piece, la Comedie Francaise, au passe si riche, s'inscrit dans la pire tradition de ces institutions culturelles qui, au temps des dictatures, mettent au rancart les artistes genants et les condamnent au silence=, poursuit-elle.

=Quiconque empeche un artiste d'exercer son metier commet un crime non seulement contre ce poete mais contre le public tout entier. Un comportement de ce genre est le moins approprie qui soit pour rendre justice aux victimes du regime de Milosevic=, estime-t-elle.

Le Vieux-Colombier, une des trois salles de la Comedie Francaise, devait creer en 2007 la piece =Voyage au pays sonore ou l'art de la question=.

Selon le quotidien Le Monde, qui a revele l'affaire vendredi, l'administrateur general Marcel Bozonnet aurait decide de l'annuler apres avoir appris dans la presse la presence en Serbie, le 18 mars a l'enterrement de Milosevic, de l'auteur Peter handke.

© AFP.

Administrateur de la Comedie-Francaise, Marcel Bozonnet doit confirmer jeudi 4 mai, lors de la conference de presse de presentation de la saison 2006-2007, sa decision de deprogrammer la piece de Peter Handke Voyage au pays sonore ou l'Art de la question, qui devait etre mise en scene en janvier-fevrier 2007 au Vieux-Colombier par Bruno Bayen, par ailleurs traducteur de la piece (voir Liberation de vendredi 28 avril).

=Geste tres fort=. Cette decision intervient suite a la publication dans le Nouvel Observateur du 6 avril d'un echo faisant etat de la presence de l'ecrivain autrichien, le 18 mars, a Pozarevac, en Serbie, aux obseques de Milosevic. =Je suis heureux, avait declare Handke, d'etre pres de Slobodan Milosevic, qui a defendu son peuple= avant de reaffirmer que les Serbes etaient =les vraies victimes de la guerre=. L'ecrivain conteste certaines des informations relayees par l'hebdomadaire. Il dement en particulier avoir brandi le drapeau serbe et depose une rose rouge sur le cercueil de l'ex-president serbe.

Pour Marcel Bozonnet, cela ne change pas grand-chose quant au fond. =Aller a l'enterrement etait un geste tres fort. J'etais stupefait. J'ai lu ensuite la traduction de ses declarations publiees par l'hebdomadaire allemand Focus, qui sont edifiantes. ca plus tout le reste, que je n'avais pas lu avant : il y a de quoi grimper au rideau.= L'administrateur de la Comedie-Francaise a donc pris seul, comme il en a statutairement le droit s'agissant d'une piece programmee non pas salle Richelieu mais au Vieux-Colombier, la decision d'annuler le spectacle. Mais il a auparavant reuni son comite d'administration. =Tout le monde n'etait pas de mon avis, au nom du principe de separation entre l'auteur et l'oeuvre, ce que je respecte. Mais pour moi, ce n'etait pas possible. Et je crois qu'une majorite me comprend.= Pour expliquer sa decision, Bozonnet parle d' =outrage aux victimes=, en reference a une piece de Handke titree Outrage aux spectateurs. =Cette guerre, ajoute-t-il, nous avons mis trop longtemps a la decouvrir et a l'arreter. Et le malheur qu'elle a seme continue d'exister. Il y a dans la position de Handke un tel deni de l'Histoire, des faits, de la justice internationale... Comme si pour lui, plus rien n'avait d'existence.= L'administrateur du Francais dit ne pas craindre la polemique soulevee par cette annulation. =J'aurais pu faire les choses en douce, trouver un pretexte plausible pour choisir une autre piece. Mais je prefere assumer sans detours=.

=Temps de paix=. Bruno Bayen deplore pour sa part la decision =J'ai propose en 2004 la piece a Marcel Bozonnet. Elle avait ete publiee en allemand en 1989, et je l'avais traduite pour Gallimard en 1993. Quand la decision d'annulation a ete prise, il m'a ete propose de mettre en scene une piece d'un autre auteur. Apres reflexion, j'ai refuse ce remplacement. Et j'ai dit que s'il devait y avoir annulation, la chose devait etre rendue publique. Je suis evidemment contre cette decision. Je pensais que programmer Handke etait la marque d'un temps de paix.=

Les spectateurs de la Comedie-Francaise ne verront donc pas cette piece enigmatique, qui se deroule sur =un plateau au fin fond du plus recule des continents=. En 1995, au Theatre Gerard-Philipe de Saint-Denis, Jean-Claude Fall avait mis en scene les huit voyageurs de ce periple initiatique. L'un d'eux y declare =En toute situation, nous devrions considerer ce jeu du questionnement comme un retour a la lumiere de notre monde le plus enfoui et le plus recule [...] il y serait toujours preferable de poser une mauvaise question que de ne pas questionner du tout: cela ne serait qu'une erreur, ceci serait une faute [...]=

© AFP.

Administrateur de la Comedie-Francaise, Marcel Bozonnet doit confirmer jeudi 4 mai, lors de la conference de presse de presentation de la saison 2006-2007, sa decision de deprogrammer la piece de Peter Handke Voyage au pays sonore ou l'Art de la question, qui devait etre mise en scene en janvier-fevrier 2007 au Vieux-Colombier par Bruno Bayen, par ailleurs traducteur de la piece (voir Liberation de vendredi 28 avril).

=Geste tres fort=. Cette decision intervient suite a la publication dans le Nouvel Observateur du 6 avril d'un echo faisant etat de la presence de l'ecrivain autrichien, le 18 mars, a Pozarevac, en Serbie, aux obseques de Milosevic. =Je suis heureux, avait declare Handke, d'etre pres de Slobodan Milosevic, qui a defendu son peuple= avant de reaffirmer que les Serbes etaient =les vraies victimes de la guerre=. L'ecrivain conteste certaines des informations relayees par l'hebdomadaire. Il dement en particulier avoir brandi le drapeau serbe et depose une rose rouge sur le cercueil de l'ex-president serbe.

Pour Marcel Bozonnet, cela ne change pas grand-chose quant au fond. =Aller a l'enterrement etait un geste tres fort. J'etais stupefait. J'ai lu ensuite la traduction de ses declarations publiees par l'hebdomadaire allemand Focus, qui sont edifiantes. ca plus tout le reste, que je n'avais pas lu avant : il y a de quoi grimper au rideau.= L'administrateur de la Comedie-Francaise a donc pris seul, comme il en a statutairement le droit s'agissant d'une piece programmee non pas salle Richelieu mais au Vieux-Colombier, la decision d'annuler le spectacle. Mais il a auparavant reuni son comite d'administration. =Tout le monde n'etait pas de mon avis, au nom du principe de separation entre l'auteur et l'oeuvre, ce que je respecte. Mais pour moi, ce n'etait pas possible. Et je crois qu'une majorite me comprend.= Pour expliquer sa decision, Bozonnet parle d' =outrage aux victimes=, en reference a une piece de Handke titree Outrage aux spectateurs. =Cette guerre, ajoute-t-il, nous avons mis trop longtemps a la decouvrir et a l'arreter. Et le malheur qu'elle a seme continue d'exister. Il y a dans la position de Handke un tel deni de l'Histoire, des faits, de la justice internationale... Comme si pour lui, plus rien n'avait d'existence.= L'administrateur du Francais dit ne pas craindre la polemique soulevee par cette annulation. =J'aurais pu faire les choses en douce, trouver un pretexte plausible pour choisir une autre piece. Mais je prefere assumer sans detours=.

=Temps de paix=. Bruno Bayen deplore pour sa part la decision =J'ai propose en 2004 la piece a Marcel Bozonnet. Elle avait ete publiee en allemand en 1989, et je l'avais traduite pour Gallimard en 1993. Quand la decision d'annulation a ete prise, il m'a ete propose de mettre en scene une piece d'un autre auteur. Apres reflexion, j'ai refuse ce remplacement. Et j'ai dit que s'il devait y avoir annulation, la chose devait etre rendue publique. Je suis evidemment contre cette decision. Je pensais que programmer Handke etait la marque d'un temps de paix.=

Les spectateurs de la Comedie-Francaise ne verront donc pas cette piece enigmatique, qui se deroule sur =un plateau au fin fond du plus recule des continents=. En 1995, au Theatre Gerard-Philipe de Saint-Denis, Jean-Claude Fall avait mis en scene les huit voyageurs de ce periple initiatique. L'un d'eux y declare =En toute situation, nous devrions considerer ce jeu du questionnement comme un retour a la lumiere de notre monde le plus enfoui et le plus recule [...] il y serait toujours preferable de poser une mauvaise question que de ne pas questionner du tout: cela ne serait qu'une erreur, ceci serait une faute [...]=

http://anabase.canalblog.com/

El narrador austriaco acaba de publicar La perdida de la imagen o Por la sierra de Gredos (Alianza), obra fruto de =una fertil decepcion= y de la anoranza de una convivencia feliz. El antano escritor de culto de la izquierda, que en esta entrevista confiesa sentirse a veces el ultimo utopista, hace en su novela un homenaje al vacio del paisaje espanol.

CECILIA DREYMueLLER

=El escritor debe vivir secretamente, pero hoy todos se han vuelto oficiales: ahora estan en Sarajevo y despues en Irak, escribiendo para los periodicos=

En la gran mesa de madera en el jardin otonal de su casa de Paris, donde Peter Handke (Grieffen, Austria, 1942) escribe, esta dispuesto un curioso bodegon de hallazgos de paseos por el bosque y de utensilios de escritura: castanas peladas, avellanas, alguna seta, un baston cortado a mano, un surtido de rotuladores y lapices -algunos muy gastados-, un cuaderno de anillas. La ambientacion de la mesa de trabajo, sin embargo, no esta sujeta a ninguna ceremonia sagrada, ya que enseguida desaparece la instalacion del culto, para hacer sitio a copas y botellas.

PREGUNTA. Leer La perdida de la imagen es como leer todos sus libros en uno. Es una verdadera suma de su obra.

RESPUESTA. Le aseguro que no fue esa la intencion. Lo que me interesaba era escribir sobre una mujer, una poderosa banquera, que tiene una profesion en el fondo no aprovechable a nivel literario, menos aun para una epopeya, que era lo que yo tenia en mente. ?Quien puede hoy ser un heroe? Me tento la contradiccion entre la profesion rara de esa mujer y un amplio movimiento narrativo como solo me podia haber tentado una gesta medieval. A partir de ahi, todo era posible; en un instante ella pasa de una existencia real y racional a una onirica. De lo publico a lo privado, una oposicion que me parecio fertil epicamente. Investigue abundantemente, hable con muchas mujeres, aunque luego omiti lo que me contaron. Aun asi, todo es real, no realista; en el sentido de que esta mujer podria existir realmente, algo que me parece mucho mas importante que el realismo. Y, por otra parte, ella llega a un lugar apartado del mundo, donde se encuentra de repente con personas que conoce de su vida profesional y cotidiana. Es la idea de encontrarse a gente del trabajo, a la que machaco, con la que estoy enemistada en mi vida diaria material, y de pronto todo se desarrolla de forma diferente, porque el sitio, el ritmo del movimiento y tambien el tiempo son distintos (aunque sea el tiempo de ahora, se convierte en otro). La gente se comporta de otra manera cuando esta fuera de su entorno habitual, especialmente al llegar alli por su propio esfuerzo; esto es muy importante, que ellos mismos se hayan puesto en marcha.

P. La cuestion del tiempo es una constante que varia muchisimo a lo largo del libro y parece cada vez mas importante en su obra.

R. El tiempo es algo increiblemente excitante. ?Que es el tiempo? No lo se. ?Como se puede manejar el tiempo sin hacer trampa? Es una materia que los seres humanos no usan apropiadamente, es una aventura. Hay que estar alerta, de todos modos, sobre cuando puede llegar el otro tiempo. Es como una gran bahia en la historia de la humanidad. Una bahia de lo utopico, algo que ha desaparecido por completo de la literatura. Yo me siento, a veces, como el ultimo utopista hoy por hoy -dentro de lo que conozco, seguramente habra miles-. La utopia se ha convertido en algo extremadamente dificil, en especial en la epica; tal vez en el poema sea aun factible. En parte porque la utopia se confunde facilmente con la literatura new age o fantasy, con El senor de los anillos y libros por el estilo. ?Que se puede hacer cuando mis proyecciones utopicas, que desde el principio estan en la obra, se confunden con new age o con una religiosidad indebidamente apropiada?

P. La utopia, sin embargo, se anuncia desde las primeras paginas de La perdida de la imagen. La banquera encuentra en Hondareda un mundo al reves que es tambien un mundo mejor.

R. Si, definitivamente es un mundo mejor. Toda la novela es el resultado de mi decepcion fertil y de la anoranza de una convivencia generosa, cuidadosa. Fue una gran alegria para mi proyectar esa gente alli, en esa hondonada gigante, que realmente intentan ser vecinos como uno mejor lo imagina, vecinos carinosos. Muchas veces, cuando paseo aqui por los bosques, pienso en la gente de Hondareda, como si existieran de verdad, como si formaran una gran comunidad. Y aunque todavia no existe esa comunidad, ya es algo que al menos este en el libro, si es que realmente ha llegado a ser perceptible con los sentidos y en su ritmo. Si al sueno se le da ritmo con la racionalidad, eso es la escritura. Pero, desde luego, con una cosa asi uno solo puede fracasar. Con todos mis libros he fracasado, fracasado bien, creo, pero con todos, exceptuando las cosas cortas. Ensayo sobre el Jukebox o Ensayo sobre el cansancio o Lucie en el bosque con estas cosas de ahi; en toda su marginalidad, de alguna manera son pequenas obras maestras. Pero con el resto he fracasado, de manera real. Con mi novela de formacion, Carta breve para un largo adios, todo es quebradizo, no da en el clavo, aunque por otro lado acierta en algo. O La repeticion, que escribi en memoria de los hermanos de mi madre. He fracasado en eso tambien. Todo se queda en fragmentos.

P. Segun Faulkner se debe juzgar al novelista por el esplendor de sus fracasos.

R. Bueno, si, pero tiene que convencer por su ingenuidad, por su anoranza y, naturalmente, tambien tiene que haber meticulosidad. Ademas, debe ser un literato de verdad. Un escritor se muestra para mi no tanto en lo que hace, sino en como evita la escritura facilona. (Pausa, suspiros) No, nada ha salido bien. (Pausa) Tengo la sensacion de que La perdida de la imagen es una historia tan descabellada (suspiro) que no puede caber en los tiempos que corren. La utopia y el cuento de hadas no es lo que la gente quiere. Kierkegaard ya decia que las personas estan desesperadas al no poder salir de la banalidad del dia a dia, pero ese dia a dia les ayuda a su vez a disimular su desesperacion. Yo, si tuviera que transportar el mundo material, historico, a una novela decimononica, o mitificarlo, como hace Garcia Marquez, seria incapaz, me desesperaria, no encontraria ninguna realidad y no tendria ningun lenguaje para ello. Solo parto de mis investigaciones, que son como un trampolin que me empuja. La realidad historica, de este modo, se mira desde la distancia, pero vibra, debe vibrar en la narracion, algo que se siente en La perdida de la imagen. Sin la historia contemporanea nunca tendria ese ritmo de desvio, esa plasticidad. Sin los acontecimientos concretos de la historia de los ultimos quince anos no seria el mismo libro.

P. El personaje del escritor en su novela escribe la historia de la banquera por encargo, y esta muy contento con esa condicion.

R. Es bueno recibir un encargo. Me parece horroroso la manera en que se comportan hoy los escritores. Todos se han vuelto tan oficiales, se comportan como dignatarios, como cardenales. Eso nunca le debe pasar a un escritor. Constantemente dan entrevistas, ahora estan en Irak, despues en Sarajevo o en Peru. Estan en todas partes y tienen que escribir articulos para los periodicos. Ya no tengo ninguna confianza en esa gente. El escritor debe vivir secretamente. (Risa ironica) Aunque yo tambien he tenido una epoca, cuando tenia alrededor de los cuarenta, en la que los amigos me llamaron en broma el escritor nacional austriaco. Durante unos anos crei que podia hacer de portavoz para la cartera =Pueblo y escritura=. Y llegue a pronunciar discursos, no me avergueenzo de ello. Pense que debia participar y hacer lo mismo que los escritores internacionales, como Vargas Llosa. No puede ser. El escritor debe ser un nino, un ser confuso, un buscador. No tengo esquemas literarios como Umberto Eco, que los usa, pero no se percibe ningun yo oculto, ningun secreto furtivo, ningun daimon escondido. El daimon es algo extraordinario cuando se convierte en forma, cuando se expresa en la escritura. Sin el la escritura no funciona. Y lo malo es que ahora todos los escritores estan obligados a entregar materiales bien elaborados, que se leen bien parrafo por parrafo, sin duda, pero esto no es una lectura. La lectura es un proceso increiblemente misterioso, es una expedicion. Los arabes decian de sus misticos que viajaban con sus palabras, eran viajes nocturnos pero completamente iluminados. Y escribir tambien es un viaje nocturno durante el cual las palabras, las frases y los parrafos producen luz. Y esto se ve muy poco hoy dia. Ingeborg Bachmann fue una de las ultimas que tenia ese elemento.

P. Su libro defiende una actitud de pregunta, de temblor.

R. Cuando noto eso como lector, entonces tengo confianza. Como en Faulkner que usted cito antes; alli esta de manera total y sucede que, durante paginas enteras, solo se extiende un ritmo y es cuando uno siente que cabalga por los aires. Yo no me atrevo a tanto. Siempre pienso que necesito el amparo de una imagen (risas), una concretizacion, una piedra, un color, un serbal de cazadores, algo por el estilo tiene que haber. Nunca me atrevi, como hizo Faulkner, a dejar sonar por paginas y paginas solo el viento o la corriente del Misisipi.

P. Sus libros suelen llevar un padrino literario. ?Por que eligio para La perdida de la imagen al Quijote?

R. En realidad, se trata de un acto de agradecimiento hacia el paisaje espanol. En el Quijote aparecen los paisajes de una manera tan fabulosa y al mismo tiempo tan concreta como raras veces he leido. Y aun hoy, cuando voy por los paisajes espanoles y veo una de esas fincas semiderruidas, tengo que acordarme del Quijote. En el fondo, el Quijote no va con mi libro, porque La perdida de la imagen no tiene nada de ironico, y por eso no hay mucha alusion a la obra de Cervantes en mi libro, pero al final le hago una reverencia y me quito el sombrero que no tengo.

Escritores y cineastas critican retirada de obra de Handke en Paris

03 may, Paris, (dpa) Escritores y cineastas, entre ellos el austriaco Michael Haneke y el serbio Emir Kusturica, protestaron hoy por la retirada de una obra de Peter Handke en Paris.

En una carta publicada en conjunto, critican la aplicacion de =una especie de censura= en Francia, despues de que la Comedie-Francaise retirara de su programacion la obra de Handke =El juego de las preguntas o el viaje al pais sonoro=.

La medida se tomo tras asistir Handke en marzo al entierro del ex presidente yugoslavo Slobodan Milosevic, donde pronuncio un discurso.

Para los firmantes, no importa si el autor austriaco que reside en Paris actuo de forma correcta o no al acudir al funeral. =Se trata de saber si esto puede justificar la reintroduccion de algun tipo de censura en Francia por parte de los conformistas=, afirman.

La carta lleva la firma tambien de la Premio Nobel austriaca Elfriede Jelinek y sus compatriotas Robert Menasse y Josel Winkler, asi como del suizo Paul Nizon.

La retirada de la obra es el resultado de una =proscripcion sistematica= desde hace anos de Handke a causa de su posicion hacia los serbios.

Los firmantes senalan que la obra del escritor es =importante y maravillosamente original= y por eso no debe ser censurada. La pieza iba a presentarse en enero y febrero de 2007.

L'ecrivaine autrichienne Elfriede Jelinek, prix Nobel de Litterature 2004, se declare samedi =horrifiee= par la decision de la Comedie Francaise de deprogrammer une piece de son compatriote Peter Handke, parce que ce dernier a assiste aux obseques de l'ex-president yougoslave Slobodan Milosevic en Serbie.

=Je suis horrifiee que la Comedie Francaise fonctionne aujourd'hui comme une autorite de censure et retire de son programme une piece de Peter Handke=, ecrit Mme Jelinek dans un communique traduit en francais par le traducteur de ses oeuvres, Olivier Le Ray.

=En ne representant pas sa piece, la Comedie Francaise, au passe si riche, s'inscrit dans la pire tradition de ces institutions culturelles qui, au temps des dictatures, mettent au rancart les artistes genants et les condamnent au silence=, poursuit-elle.

=Quiconque empeche un artiste d'exercer son metier commet un crime non seulement contre ce poete mais contre le public tout entier. Un comportement de ce genre est le moins approprie qui soit pour rendre justice aux victimes du regime de Milosevic=, estime-t-elle.

Le Vieux-Colombier, une des trois salles de la Comedie Francaise, devait creer en 2007 la piece =Voyage au pays sonore ou l'art de la question=.

Selon le quotidien Le Monde, qui a revele l'affaire vendredi, l'administrateur general Marcel Bozonnet aurait decide de l'annuler apres avoir appris dans la presse la presence en Serbie, le 18 mars a l'enterrement de Milosevic, de l'auteur Peter handke.

© AFP.

Administrateur de la Comedie-Francaise, Marcel Bozonnet doit confirmer jeudi 4 mai, lors de la conference de presse de presentation de la saison 2006-2007, sa decision de deprogrammer la piece de Peter Handke Voyage au pays sonore ou l'Art de la question, qui devait etre mise en scene en janvier-fevrier 2007 au Vieux-Colombier par Bruno Bayen, par ailleurs traducteur de la piece (voir Liberation de vendredi 28 avril).

=Geste tres fort=. Cette decision intervient suite a la publication dans le Nouvel Observateur du 6 avril d'un echo faisant etat de la presence de l'ecrivain autrichien, le 18 mars, a Pozarevac, en Serbie, aux obseques de Milosevic. =Je suis heureux, avait declare Handke, d'etre pres de Slobodan Milosevic, qui a defendu son peuple= avant de reaffirmer que les Serbes etaient =les vraies victimes de la guerre=. L'ecrivain conteste certaines des informations relayees par l'hebdomadaire. Il dement en particulier avoir brandi le drapeau serbe et depose une rose rouge sur le cercueil de l'ex-president serbe.

Pour Marcel Bozonnet, cela ne change pas grand-chose quant au fond. =Aller a l'enterrement etait un geste tres fort. J'etais stupefait. J'ai lu ensuite la traduction de ses declarations publiees par l'hebdomadaire allemand Focus, qui sont edifiantes. ca plus tout le reste, que je n'avais pas lu avant : il y a de quoi grimper au rideau.= L'administrateur de la Comedie-Francaise a donc pris seul, comme il en a statutairement le droit s'agissant d'une piece programmee non pas salle Richelieu mais au Vieux-Colombier, la decision d'annuler le spectacle. Mais il a auparavant reuni son comite d'administration. =Tout le monde n'etait pas de mon avis, au nom du principe de separation entre l'auteur et l'oeuvre, ce que je respecte. Mais pour moi, ce n'etait pas possible. Et je crois qu'une majorite me comprend.= Pour expliquer sa decision, Bozonnet parle d' =outrage aux victimes=, en reference a une piece de Handke titree Outrage aux spectateurs. =Cette guerre, ajoute-t-il, nous avons mis trop longtemps a la decouvrir et a l'arreter. Et le malheur qu'elle a seme continue d'exister. Il y a dans la position de Handke un tel deni de l'Histoire, des faits, de la justice internationale... Comme si pour lui, plus rien n'avait d'existence.= L'administrateur du Francais dit ne pas craindre la polemique soulevee par cette annulation. =J'aurais pu faire les choses en douce, trouver un pretexte plausible pour choisir une autre piece. Mais je prefere assumer sans detours=.

=Temps de paix=. Bruno Bayen deplore pour sa part la decision =J'ai propose en 2004 la piece a Marcel Bozonnet. Elle avait ete publiee en allemand en 1989, et je l'avais traduite pour Gallimard en 1993. Quand la decision d'annulation a ete prise, il m'a ete propose de mettre en scene une piece d'un autre auteur. Apres reflexion, j'ai refuse ce remplacement. Et j'ai dit que s'il devait y avoir annulation, la chose devait etre rendue publique. Je suis evidemment contre cette decision. Je pensais que programmer Handke etait la marque d'un temps de paix.=

Les spectateurs de la Comedie-Francaise ne verront donc pas cette piece enigmatique, qui se deroule sur =un plateau au fin fond du plus recule des continents=. En 1995, au Theatre Gerard-Philipe de Saint-Denis, Jean-Claude Fall avait mis en scene les huit voyageurs de ce periple initiatique. L'un d'eux y declare =En toute situation, nous devrions considerer ce jeu du questionnement comme un retour a la lumiere de notre monde le plus enfoui et le plus recule [...] il y serait toujours preferable de poser une mauvaise question que de ne pas questionner du tout: cela ne serait qu'une erreur, ceci serait une faute [...]=

© AFP.

Administrateur de la Comedie-Francaise, Marcel Bozonnet doit confirmer jeudi 4 mai, lors de la conference de presse de presentation de la saison 2006-2007, sa decision de deprogrammer la piece de Peter Handke Voyage au pays sonore ou l'Art de la question, qui devait etre mise en scene en janvier-fevrier 2007 au Vieux-Colombier par Bruno Bayen, par ailleurs traducteur de la piece (voir Liberation de vendredi 28 avril).

=Geste tres fort=. Cette decision intervient suite a la publication dans le Nouvel Observateur du 6 avril d'un echo faisant etat de la presence de l'ecrivain autrichien, le 18 mars, a Pozarevac, en Serbie, aux obseques de Milosevic. =Je suis heureux, avait declare Handke, d'etre pres de Slobodan Milosevic, qui a defendu son peuple= avant de reaffirmer que les Serbes etaient =les vraies victimes de la guerre=. L'ecrivain conteste certaines des informations relayees par l'hebdomadaire. Il dement en particulier avoir brandi le drapeau serbe et depose une rose rouge sur le cercueil de l'ex-president serbe.

Pour Marcel Bozonnet, cela ne change pas grand-chose quant au fond. =Aller a l'enterrement etait un geste tres fort. J'etais stupefait. J'ai lu ensuite la traduction de ses declarations publiees par l'hebdomadaire allemand Focus, qui sont edifiantes. ca plus tout le reste, que je n'avais pas lu avant : il y a de quoi grimper au rideau.= L'administrateur de la Comedie-Francaise a donc pris seul, comme il en a statutairement le droit s'agissant d'une piece programmee non pas salle Richelieu mais au Vieux-Colombier, la decision d'annuler le spectacle. Mais il a auparavant reuni son comite d'administration. =Tout le monde n'etait pas de mon avis, au nom du principe de separation entre l'auteur et l'oeuvre, ce que je respecte. Mais pour moi, ce n'etait pas possible. Et je crois qu'une majorite me comprend.= Pour expliquer sa decision, Bozonnet parle d' =outrage aux victimes=, en reference a une piece de Handke titree Outrage aux spectateurs. =Cette guerre, ajoute-t-il, nous avons mis trop longtemps a la decouvrir et a l'arreter. Et le malheur qu'elle a seme continue d'exister. Il y a dans la position de Handke un tel deni de l'Histoire, des faits, de la justice internationale... Comme si pour lui, plus rien n'avait d'existence.= L'administrateur du Francais dit ne pas craindre la polemique soulevee par cette annulation. =J'aurais pu faire les choses en douce, trouver un pretexte plausible pour choisir une autre piece. Mais je prefere assumer sans detours=.

=Temps de paix=. Bruno Bayen deplore pour sa part la decision =J'ai propose en 2004 la piece a Marcel Bozonnet. Elle avait ete publiee en allemand en 1989, et je l'avais traduite pour Gallimard en 1993. Quand la decision d'annulation a ete prise, il m'a ete propose de mettre en scene une piece d'un autre auteur. Apres reflexion, j'ai refuse ce remplacement. Et j'ai dit que s'il devait y avoir annulation, la chose devait etre rendue publique. Je suis evidemment contre cette decision. Je pensais que programmer Handke etait la marque d'un temps de paix.=

Les spectateurs de la Comedie-Francaise ne verront donc pas cette piece enigmatique, qui se deroule sur =un plateau au fin fond du plus recule des continents=. En 1995, au Theatre Gerard-Philipe de Saint-Denis, Jean-Claude Fall avait mis en scene les huit voyageurs de ce periple initiatique. L'un d'eux y declare =En toute situation, nous devrions considerer ce jeu du questionnement comme un retour a la lumiere de notre monde le plus enfoui et le plus recule [...] il y serait toujours preferable de poser une mauvaise question que de ne pas questionner du tout: cela ne serait qu'une erreur, ceci serait une faute [...]=

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El narrador austriaco acaba de publicar La perdida de la imagen o Por la sierra de Gredos (Alianza), obra fruto de =una fertil decepcion= y de la anoranza de una convivencia feliz. El antano escritor de culto de la izquierda, que en esta entrevista confiesa sentirse a veces el ultimo utopista, hace en su novela un homenaje al vacio del paisaje espanol.

CECILIA DREYMueLLER

=El escritor debe vivir secretamente, pero hoy todos se han vuelto oficiales: ahora estan en Sarajevo y despues en Irak, escribiendo para los periodicos=

En la gran mesa de madera en el jardin otonal de su casa de Paris, donde Peter Handke (Grieffen, Austria, 1942) escribe, esta dispuesto un curioso bodegon de hallazgos de paseos por el bosque y de utensilios de escritura: castanas peladas, avellanas, alguna seta, un baston cortado a mano, un surtido de rotuladores y lapices -algunos muy gastados-, un cuaderno de anillas. La ambientacion de la mesa de trabajo, sin embargo, no esta sujeta a ninguna ceremonia sagrada, ya que enseguida desaparece la instalacion del culto, para hacer sitio a copas y botellas.

PREGUNTA. Leer La perdida de la imagen es como leer todos sus libros en uno. Es una verdadera suma de su obra.

RESPUESTA. Le aseguro que no fue esa la intencion. Lo que me interesaba era escribir sobre una mujer, una poderosa banquera, que tiene una profesion en el fondo no aprovechable a nivel literario, menos aun para una epopeya, que era lo que yo tenia en mente. ?Quien puede hoy ser un heroe? Me tento la contradiccion entre la profesion rara de esa mujer y un amplio movimiento narrativo como solo me podia haber tentado una gesta medieval. A partir de ahi, todo era posible; en un instante ella pasa de una existencia real y racional a una onirica. De lo publico a lo privado, una oposicion que me parecio fertil epicamente. Investigue abundantemente, hable con muchas mujeres, aunque luego omiti lo que me contaron. Aun asi, todo es real, no realista; en el sentido de que esta mujer podria existir realmente, algo que me parece mucho mas importante que el realismo. Y, por otra parte, ella llega a un lugar apartado del mundo, donde se encuentra de repente con personas que conoce de su vida profesional y cotidiana. Es la idea de encontrarse a gente del trabajo, a la que machaco, con la que estoy enemistada en mi vida diaria material, y de pronto todo se desarrolla de forma diferente, porque el sitio, el ritmo del movimiento y tambien el tiempo son distintos (aunque sea el tiempo de ahora, se convierte en otro). La gente se comporta de otra manera cuando esta fuera de su entorno habitual, especialmente al llegar alli por su propio esfuerzo; esto es muy importante, que ellos mismos se hayan puesto en marcha.

P. La cuestion del tiempo es una constante que varia muchisimo a lo largo del libro y parece cada vez mas importante en su obra.

R. El tiempo es algo increiblemente excitante. ?Que es el tiempo? No lo se. ?Como se puede manejar el tiempo sin hacer trampa? Es una materia que los seres humanos no usan apropiadamente, es una aventura. Hay que estar alerta, de todos modos, sobre cuando puede llegar el otro tiempo. Es como una gran bahia en la historia de la humanidad. Una bahia de lo utopico, algo que ha desaparecido por completo de la literatura. Yo me siento, a veces, como el ultimo utopista hoy por hoy -dentro de lo que conozco, seguramente habra miles-. La utopia se ha convertido en algo extremadamente dificil, en especial en la epica; tal vez en el poema sea aun factible. En parte porque la utopia se confunde facilmente con la literatura new age o fantasy, con El senor de los anillos y libros por el estilo. ?Que se puede hacer cuando mis proyecciones utopicas, que desde el principio estan en la obra, se confunden con new age o con una religiosidad indebidamente apropiada?

P. La utopia, sin embargo, se anuncia desde las primeras paginas de La perdida de la imagen. La banquera encuentra en Hondareda un mundo al reves que es tambien un mundo mejor.

R. Si, definitivamente es un mundo mejor. Toda la novela es el resultado de mi decepcion fertil y de la anoranza de una convivencia generosa, cuidadosa. Fue una gran alegria para mi proyectar esa gente alli, en esa hondonada gigante, que realmente intentan ser vecinos como uno mejor lo imagina, vecinos carinosos. Muchas veces, cuando paseo aqui por los bosques, pienso en la gente de Hondareda, como si existieran de verdad, como si formaran una gran comunidad. Y aunque todavia no existe esa comunidad, ya es algo que al menos este en el libro, si es que realmente ha llegado a ser perceptible con los sentidos y en su ritmo. Si al sueno se le da ritmo con la racionalidad, eso es la escritura. Pero, desde luego, con una cosa asi uno solo puede fracasar. Con todos mis libros he fracasado, fracasado bien, creo, pero con todos, exceptuando las cosas cortas. Ensayo sobre el Jukebox o Ensayo sobre el cansancio o Lucie en el bosque con estas cosas de ahi; en toda su marginalidad, de alguna manera son pequenas obras maestras. Pero con el resto he fracasado, de manera real. Con mi novela de formacion, Carta breve para un largo adios, todo es quebradizo, no da en el clavo, aunque por otro lado acierta en algo. O La repeticion, que escribi en memoria de los hermanos de mi madre. He fracasado en eso tambien. Todo se queda en fragmentos.

P. Segun Faulkner se debe juzgar al novelista por el esplendor de sus fracasos.

R. Bueno, si, pero tiene que convencer por su ingenuidad, por su anoranza y, naturalmente, tambien tiene que haber meticulosidad. Ademas, debe ser un literato de verdad. Un escritor se muestra para mi no tanto en lo que hace, sino en como evita la escritura facilona. (Pausa, suspiros) No, nada ha salido bien. (Pausa) Tengo la sensacion de que La perdida de la imagen es una historia tan descabellada (suspiro) que no puede caber en los tiempos que corren. La utopia y el cuento de hadas no es lo que la gente quiere. Kierkegaard ya decia que las personas estan desesperadas al no poder salir de la banalidad del dia a dia, pero ese dia a dia les ayuda a su vez a disimular su desesperacion. Yo, si tuviera que transportar el mundo material, historico, a una novela decimononica, o mitificarlo, como hace Garcia Marquez, seria incapaz, me desesperaria, no encontraria ninguna realidad y no tendria ningun lenguaje para ello. Solo parto de mis investigaciones, que son como un trampolin que me empuja. La realidad historica, de este modo, se mira desde la distancia, pero vibra, debe vibrar en la narracion, algo que se siente en La perdida de la imagen. Sin la historia contemporanea nunca tendria ese ritmo de desvio, esa plasticidad. Sin los acontecimientos concretos de la historia de los ultimos quince anos no seria el mismo libro.

P. El personaje del escritor en su novela escribe la historia de la banquera por encargo, y esta muy contento con esa condicion.

R. Es bueno recibir un encargo. Me parece horroroso la manera en que se comportan hoy los escritores. Todos se han vuelto tan oficiales, se comportan como dignatarios, como cardenales. Eso nunca le debe pasar a un escritor. Constantemente dan entrevistas, ahora estan en Irak, despues en Sarajevo o en Peru. Estan en todas partes y tienen que escribir articulos para los periodicos. Ya no tengo ninguna confianza en esa gente. El escritor debe vivir secretamente. (Risa ironica) Aunque yo tambien he tenido una epoca, cuando tenia alrededor de los cuarenta, en la que los amigos me llamaron en broma el escritor nacional austriaco. Durante unos anos crei que podia hacer de portavoz para la cartera =Pueblo y escritura=. Y llegue a pronunciar discursos, no me avergueenzo de ello. Pense que debia participar y hacer lo mismo que los escritores internacionales, como Vargas Llosa. No puede ser. El escritor debe ser un nino, un ser confuso, un buscador. No tengo esquemas literarios como Umberto Eco, que los usa, pero no se percibe ningun yo oculto, ningun secreto furtivo, ningun daimon escondido. El daimon es algo extraordinario cuando se convierte en forma, cuando se expresa en la escritura. Sin el la escritura no funciona. Y lo malo es que ahora todos los escritores estan obligados a entregar materiales bien elaborados, que se leen bien parrafo por parrafo, sin duda, pero esto no es una lectura. La lectura es un proceso increiblemente misterioso, es una expedicion. Los arabes decian de sus misticos que viajaban con sus palabras, eran viajes nocturnos pero completamente iluminados. Y escribir tambien es un viaje nocturno durante el cual las palabras, las frases y los parrafos producen luz. Y esto se ve muy poco hoy dia. Ingeborg Bachmann fue una de las ultimas que tenia ese elemento.

P. Su libro defiende una actitud de pregunta, de temblor.

R. Cuando noto eso como lector, entonces tengo confianza. Como en Faulkner que usted cito antes; alli esta de manera total y sucede que, durante paginas enteras, solo se extiende un ritmo y es cuando uno siente que cabalga por los aires. Yo no me atrevo a tanto. Siempre pienso que necesito el amparo de una imagen (risas), una concretizacion, una piedra, un color, un serbal de cazadores, algo por el estilo tiene que haber. Nunca me atrevi, como hizo Faulkner, a dejar sonar por paginas y paginas solo el viento o la corriente del Misisipi.

P. Sus libros suelen llevar un padrino literario. ?Por que eligio para La perdida de la imagen al Quijote?

R. En realidad, se trata de un acto de agradecimiento hacia el paisaje espanol. En el Quijote aparecen los paisajes de una manera tan fabulosa y al mismo tiempo tan concreta como raras veces he leido. Y aun hoy, cuando voy por los paisajes espanoles y veo una de esas fincas semiderruidas, tengo que acordarme del Quijote. En el fondo, el Quijote no va con mi libro, porque La perdida de la imagen no tiene nada de ironico, y por eso no hay mucha alusion a la obra de Cervantes en mi libro, pero al final le hago una reverencia y me quito el sombrero que no tengo.

Escritores y cineastas critican retirada de obra de Handke en Paris

03 may, Paris, (dpa) Escritores y cineastas, entre ellos el austriaco Michael Haneke y el serbio Emir Kusturica, protestaron hoy por la retirada de una obra de Peter Handke en Paris.

En una carta publicada en conjunto, critican la aplicacion de =una especie de censura= en Francia, despues de que la Comedie-Francaise retirara de su programacion la obra de Handke =El juego de las preguntas o el viaje al pais sonoro=.

La medida se tomo tras asistir Handke en marzo al entierro del ex presidente yugoslavo Slobodan Milosevic, donde pronuncio un discurso.

Para los firmantes, no importa si el autor austriaco que reside en Paris actuo de forma correcta o no al acudir al funeral. =Se trata de saber si esto puede justificar la reintroduccion de algun tipo de censura en Francia por parte de los conformistas=, afirman.

La carta lleva la firma tambien de la Premio Nobel austriaca Elfriede Jelinek y sus compatriotas Robert Menasse y Josel Winkler, asi como del suizo Paul Nizon.

La retirada de la obra es el resultado de una =proscripcion sistematica= desde hace anos de Handke a causa de su posicion hacia los serbios.

Los firmantes senalan que la obra del escritor es =importante y maravillosamente original= y por eso no debe ser censurada. La pieza iba a presentarse en enero y febrero de 2007.


 

Peter Handke critique pour son hommage a Milosevic

 

L=ecrivain autrichien Peter Handke est critique lundi en Autriche et en Allemagne pour un hommage a Slobodan Milosevic, samedi dernier aux obseques de ce dernier en Serbie.

=Je suis heureux d=etre pres de Milosevic=, il a =defendu le peuple serbe et c=est pour cela qu=il est different de la majorite du reste du monde=, a notamment declare l=ecrivain, venu en invite surprise a Pozarevac. C=est la qu=a ete enterre l=ancien president serbe mort le 11 mars dans sa prison du Tribunal penal international (TPI) de La Haye qui le jugeait pour crimes de guerre.

=Handke fait scandale en honorant l=ex-dictateur yougoslave=, ecrit lundi le journal viennois Heute, alors que le quotidien Der Standard se demande si ce discours correspond ou non aux attitudes litteraires et politiques non-conformistes du romancier, poete et dramaturge.

Les hebdomadaires allemands Der Spiegel et Focus ont egalement exprime leurs critiques ce week-end, alors que le charge des droits de l=homme du gouvernement allemand, Guenter Nooke demandait a Peter Handke, dans une interview, d==expliquer son comportement=, en estimant que sa presence pourrait apparaître comme une =justification de violations des droits de l=Homme et du genocide=.

Handke, 63 ans, auteur notamment de =L=angoisse du gardien de but au moment du penalty=, a deja pris la defense de Belgrade dans les conflits de l=ex-Yougoslavie, et decrit les Serbes comme etant les vraies victimes.

Il reside en region parisienne.

 

 

 

Munich, Alemania.- El escritor austriaco Peter Handke, de 59 anos, no tiene de momento ninguna intencion de vivir con su actual companera sentimental, la actriz Katja Flint, y considera que =es bonito que exista esta separacion espacial=.

Handke, que reside en Chaville, un barrio a las afueras de Paris, hace estos comentarios sobre su relacion con Flint, que vive en Munich, en un articulo publicado en el proximo numero de la revista alemana Stern.

=Yo mismo no tengo ni idea de lo que hay entre la mujer en cuestion y yo=, afirma este poeta, narrador, critico, dramaturgo y guionista de peliculas del aleman Wim Wenders, quien ha estado casado con dos actrices y afirma querer estar con una mujer que no trabaje en los escenarios o en peliculas.

=Cuando conoci a mi ex mujer Sophie Semin, hace doce anos, ella trabajaba como jefa de prensa del disenador de moda japones Yoshi Yamamoto, y pense: +Por fin una mujer que no es actriz!+. Y luego vino la farsa: tres meses despues dejo su puesto y quiso ser actriz=, senala el escritor.

La nueva relacion de Handke con la artista de cine causo sorpresa cuando salio a la luz, ya que el escritor austriaco es poco atractivo y Flint, que encarno a Marlene Dietrich en una pelicula, es una de las actrices alemanas con mas =glaumour=.

Handke acaba de publicar la novela Der Bildverlust oder durch die Sierra de Gredos (literalmente La perdida de imagen o por la Sierra de Gredos), que transcurre en una Espana irreal.

Martes 22 de enero de 2002